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0139 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2 / Page 139 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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TCIIONG_ KING SIUAN TSA PI YU KING (No 226)   125

et on l'établit dans un lieu désert, caché et inhabité ; quand il y avait dans le royaume des condamnés à mort, on les lui envoyait et on les lui donnait; le boa les tuait en crachant du venin; ceux qu'il tua ainsi en diverses occasions par son venin furent au nombre de soixante-douze mille personnes.

Or, il y eut un lion qui vint et émit le son de son effroyable rugissement; à quarante li à la ronde, hommes et animaux se cachèrent terrifiés; les ravages qu'il répandait, personne ne pouvait les réprimer. Dans ces conjonctures, le roi adressa un appel aux gens du royaume en promettant de donner mille livres d'or et de conférer un district en apanage à celui qui pourrait repousser le lion ; mais personne ne répondit à cet appel. Les ministres réunis déclarèrent au roi qu'il n'y avait que l'homme-boa qui fût capable de repousser (le lion). (Le roi) chargea donc des officiers d'aller chercher l'homme-boa. (Celui-ci vint;) il vit. de loin le lion, marcha droit à sa rencontre et, se tenant devant lui, il souffla son haleine empoisonnée sur le lion qui mourut aussitôt; sous l'action de la pourriture (1), le corps de ce dernier se décomposa peu à peu et le royaume obtint le calme et la tranquillité.

Plus tard, l'homme-boa, devenu vieux, tomba malade et sa vie fut près de finir. Le Buddha le prit en compassion à cause de ses crimes, sachant qu'une fois qu'il 'serait tombé dans les voies mauvaises, il n'y aurait plus de terme pour qu'il en sortît; il dit donc à Chö-li-fou (Çâri • putra) de se rendre auprès de lui pour lui adresser des exhortations et faire qu'il échappât à des malheurs terribles. Çâriputra alla donc dans sa demeure; il entra par un moyen' surnaturel et se trouva soudain- devant lui ; l'homme-boa sentit la colère s'élever en lui et songea :

. (1) Le mot i, comme l'indique le dictionnaire de K'ang-hi, paraît ne

se trouver que dans ce texte ; on ne sait même pas comment il doit être prononcé.