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0170 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2 / Page 170 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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156   PO YU IiING (No 240)

N° 2fi0.

( Trip., XXIV, 8, p. 67 r°).

La femme qui se fil passer faussement pour morte (1).

Autrefois un sot avait une femme fort belle qu'il aimait beaucoup. Sa femme n'était ni vertueuse ni fidèle et, par la suite, elle profita d'une occasion pour entretenir des relations avec un autre homme ; comme son coeur était plein de sa passion débauchée, elle voulut suivre son amant et abandonner son mari ; elle dit alors secrètement à une vieille : « Après que je serai partie, apportez le cadavre d'une femme morte et placez-le dans ma chambre, puis dites à mon mari que je suis morte ». La vieille attendit en effet un moment où le mari n'était pas chez lui et introduisit un corps mort dans sa maison ; quand le mari revint, la vieille lui annonça que sa femme était morte ; le mari alla regarder le corps et crut que c'était effectivement celui de sa femme ; il poussa des gémissements de tristesse et s'affligea ; il fit un grand bûcher qu'il arrosa d'huile, brûla le cadavre et recueillit ses os ; il les plaça dans un sac qu'il portait jour et nuit sur lui. Par la suite, sa femme se lassa de son amant et revint dans sa maison ; elle dit à son mari : « Je suis votre femme. » Mais son mari lui répondit : « Ma femme est morte depuis longtemps. Qui êtes-vous,.vous qui prétendez faussement être ma femme. » Malgré ses assurances répétées, il refusa de la croire (2)...

  1. Cf. Julien, Les Avaddnas, t. I, p. 162-164.

  2. Semblables à ce sot sont les hérétiques qui, une fois qu'ils ont adopté une fausse doctrine, se refusent à admettre la vraie religion quand elle se présente à eux.