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0382 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2 / Page 382 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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368   KEN PEN CIIOUO YI TS'IE YOU POU

femme : « Sage personne, puisque les eaux du fleuve sont très hautes, nous n'avons aucun moyen de passer ensemble. Restez provisoirement ici et prenez un bain ; tous les joyaux que vous possédez, je les transporterai d'abord, et, après les avoir disposés sur l'autre rive, je

reviendrai vous prendre. » La femme lui dit : « Comme il vous plaira » ; elle ôta donc ses vêtements et tous ses

joyaux et les donna au chef des brigands, puis elle entra dans l'eau et s'assit. Elle conçut alors cette pensée : « Est-ce que cet homme ne va pas partir en emportant tout ce que je possède ? » Elle lui cria de loin :

Le grand fleuve a maintenant des eaux fort hautes; — mes joyaux, vous les avez pris; — voici la pensée que je conçois : — je crains maintenant que vous ne partiez en me les dérobant.

Le chef des brigands, entendant ces paroles, répondit de loin par cette gâthà :

Votre mari innocent, vous l'avez fait tuer; — qui pourrait croire que vous avez pour moi des sentiments d'affection ?

— tous les joyaux que vous possédiez, je les emporte, car je crains que, si vous en trouvez l'occasion, vous ne me fassiez à moi aussi du mal.

Ainsi le chef des brigands partit en abandonnant la femme et en emportant tout ce qu'elle possédait.

Cette femme alors sortit toute nue du fleuve ; elle entra dans un fourré d'herbes et s'y arrêta. Non loin de la était un

vieux chacal qui tenait dans sa gueule un morceau de viande

et qui allait le long du fleuve; en ce moment, un poisson bondit hors du fleuve et fut projeté sur le rivage; à cette

vue, le chacal lâcha la chair qu'il tenait dans sa gueule

afin de prendre le poisson; mais le poisson rentra dans l'eau et le morceau de viande fut saisi par un oiseau de

proie ; le chacal perdit à la fois l'un et l'autre, et, l'oreille basse, il était contristé. Or, %Mao jong, du milieu du fourré d'herbes, avait vu de loin le chacal; elle lui dit cette gâthâ :