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0066 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2 / Page 66 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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52   TSA PI YU RING (No 186)

Vous et moi maintenant sommes en grand péril ; nous allons entrer dans le ventre du poisson et il n'y aura plus aucun moyen de sauver notre vie. Que chacun de vous implore de tout son coeur les dieux qu'il sert. » Alors tous ces hommes se mirent chacun à confier sa destinée à la divinité qu'il servait en lui demandant de les retirer de détresse ; mais plus leurs prières étaient ardentes, plus vite allait le bateau.

Au bout d'un moment, comme il ne s'arrêtait pas, il allait entrer dans la gueule du poisson ; alors le patron sa po (sârthavâha) dit aux autres : « Je sais un grand dieu qu'on appelle Buddha ; vous autres, abandonnez les dieux que chacun de vous adore et invoquez-le. » Alors ces cinq cents hommes poussèrent à grands cris l'invocation na-mo Fo (namo Buddhâya).

Le poisson, entendant le nom du Buddha, fit cette réflexion : « Aujourd'hui dans le inonde il y a de nouveau un Buddha; comment pourrai-je supporter de faire du mal à tous les êtres vivants ? » Ayant fait cette réflexion, il referma la bouche ; l'eau se mit à couler en sens inverse et repoussa (le bateau) loin de la gueule du poisson. Les cinq cents marchands purent être sauvés en même temps.

Ce poisson, dans une existence antérieure, avait été un religieux qui, pour quelque faute, reçut ce corps de poisson ; dès qu'il entendit prononcer le nom du Buddha, il se souvint de son existence antérieure ; c'est pourquoi il réfléchit et de bons sentiments se produisirent en lui. Cette histoire prouve que ces cinq cents marchands, simplement en pensant de tout leur coeur au Buddha et en prononçant un instant son nom, purent être délivrés d'un péril immense comme le ciel; à combien plus forte raison, quand quelqu'un conserve dans son coeur la samâdhi qui consiste à penser au Buddha, cela fera-t-il que ses fautes graves deviendront légères et que ses fautes légères seront effacées. Mais des exaucements comme celui (que nous venons