National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0379 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2 / Page 379 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000294
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

P'I \AI YE TSA CHE (N° 374)   365

Chou-lsi. Et vous, comment vous nommez-vous ? — Je m'appelle Miao-jong ».

Cette femme alors se mit à prendre avec elle de petites pierres en nombre graduellement (le plus en plus grand jusqu'à ce que leur poids fût égal à celui d'un homme (1). Quand elle estima que le départ était possible, elle appela Chou-lsi ; ensemble ils montèrent sur l'oiseau aux ailes d'or et se dirigèrent vers P'o-lo-ni-sse, (Vàrânasî). La femme dit à son compagnon : « Il vous faut fermer les yeux ; si vous les ouvriez, cela porterait dommage à votre vue. » Quand ils furent près d'arriver à la ville, Chou-lsi entendit le tumulte des hommes et pensa : « Il semble que nous arrivions. » Il ouvrit alors les yeux et jeta ses regards au loin ; mais, à cause du vent produit par le vol très rapide de l'oiseau, ses deux yeux furent aussitôt frappés de cécité. Miao-jong l'installa dans le jardin et se rendit auprès du roi.

Plus tard, lorsque vint le printemps, que les fleurs magnifiques s'ouvraient toutes et que les oiseaux en foule chantaient amoureusement (2), le roi entra dans le jardin pour s'y promener et jouir du spactacle avec les femmes de son harem ; la fille nommée Miao-jong se trouvait parmi elles. Chou-tsi sentit sur celle-ci le parfum de la

  1. Miao-jong projette d'emmener Chou-Isi sur l'oiseau aux ailes d'or à l'insu de celui-ci ; pour y parvenir, elle commence par prendre avec elle des cailloux en quantité chaque jour plus grande, et, lorsqu'elle est arrivée à emporter ainsi un poids de pierres égal à celui d'un homme, elle substitue Chou-isi aux cailloux ; l'oiseau, qui s'est graduellement habitué à l'augmentation de poids, reçoit alors sur son dos les deux amants sans s'apercevoir que Miao-jong n'est plus seule. — Dans le conte 108 (t. I, p. 377), un thème analogue s'était présenté à nous : l'oiseau pèse quotidiennement la fille ; il constate ainsi un beau jour qu'elle augmente de poids ; il en conclut qu'elle est enceinte ; il cherche alors l'amant, le découvre et le chasse. — Dans les deux cas, il s'agit d'une augmentation de poids qui, dans un cas, est constaté par l'oiseau et lui fait trouver l'amant, tandis que, dans l'autre cas, il est dissimulé à l'oiseau qui emporte sans le savoir deux personnes, au lieu d'une.

  2. Le mot   parait être ici substitué au caractère *.