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0409 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2 / Page 409 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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NAI YE P'O SENG CHE (N° 381)   395

myriades, pour se chercher un mari. En ce moment, Chan-hing était debout à l'écart et restait là en jouant du luth ; par la force des actions antérieures qui dominent les êtres doués de sentiments, et par une conjonction des causes, Chan-hing et la fille du roi se rencontrèrent. Quand la fille du roi l'entendit jouer, son coeur conçut des sentiments d'affection et d'admiration ; elle jeta donc de loin sur lui une couronne de fleurs en disant : « Cet homme sera mon époux et mon maître. » Alors les gens de la foule furent attristés et échangèrent des paroles de blâme, disant : « Maintenant, dans cette multitude, il y avait plusieurs hommes de noble famille, des princes et des hauts dignitaires de divers pays, pleins de noblesse et de supériorité, dans la fleur de l'âge et dignes d'être aimés ; dans cette ville même, il y avait des jeunes gens d'une beauté merveilleuse ; pourquoi la princesse les a-t-elle rejetés pour choisir un aveugle dont elle fait son mari et son maître ? »

Quand le ministre intime du roi eut vu ce qui s'était passé, son coeur en fut pénétré de chagrin et il vint aussitôt informer le roi, disant : « 0 roi, le mari que vous avez permis à votre fille de choisir à son gré est trouvé. » « Qui est-il ? » demanda le roi. « C'est un aveugle », répondit le ministre. A cette nouvelle, le roi saisi de tristesse, fit appeler sa fille et lui demanda : « Mon enfant, quelle idée avez-vous eue ? Dans cette ville, il y avait en grand nombre des hommes sages, ministres et grands dignitaires, pleins de noblesse et de supériorité ; il y avait aussi plus d'un homme venu de contrées lointaines dans les quatre directions de l'espace. Pourquoi ne vous ont-ils pas plu et avez-vous choisi un aveugle ? » La fille répondit ä son père : « C'est lui que j'aime. — S'il en est ainsi, reprit le roi, allez donc le rejoindre ; pourquoi restez-vous ici ? »

La princesse se rendit donc auprès de l'aveugle et lui