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0387 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2 / Page 387 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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KEN PEN CHOUO YI TS'IE YEOU POU P'1 NAI YE P'O SENG CHE (N° 375) 373

m'avez aussi sans cesse arraché des poils ; — si votre bouche m'appelle « oncle vénérable », — c'est parce que vous désirez chercher quelque échappatoire.

La brebis répliqua :

Voire queue se retourne derrière votre dos, — et moi je suis venue en vous faisant face ; — pourquoi m'accusez-vous injustement — d'avoir constamment marché sur la queue de Votre Seigneurie ?

Le loup reprit :

Les quatre continents, aussi bien que les mers et les îles, — tout cela est ma queue; — si vous ne les avez pas foulés aux pieds, — de quel endroit êtes-vous donc venue?

La brebis répondit :

Lorsque j'étais avec mes parents et mes amis, — j'ai entendu dire que tout cela était votre queue (4) ; — aussi n'osai-je point marcher sur la terre — et je suis venue à travers l'espace.

Le loup dit :

C'est, G brebis, votre chute du haut des airs — qui a causé une panique parmi les cerfs sauvages de la forêt et m'a privé de l'animal que je devais manger ce matin. — N'est-ce pas là la preuve claire que vous êtes coupable ?

Alors, bien que la brebis proférât des appels lamentables et se répandît en paroles pitoyables, le loup, que ses actes antérieurs rendaient malfaisant, se refusa à la laisser partir ; il lui coupa donc la tête et la dévora en même temps que sa chair.

(1) La brebis ne se permet pas de le contredire.