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0453 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2 / Page 453 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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NAI YE (No 398)   439

reconnaissance ? » Cependant, ce marchand ne tenait point au jeune poulain qu'il croyait lui porter malheur ; il dit donc au maître potier : « Je n'ai que ce petit poulain ; s'il peut vous être utile, vous n'avez qu'à l'emmener. » Le maître potier répondit : « Je me donne beaucoup de peine pour fabriquer toutes sortes d'ustensiles ; or, si je prends ce poulain, il les brisera en marchant dessus ; quel besoin aurais-je de cet animal inutile ? » Quand il eut entendu ces paroles, le poulain s'agenouilla devant le maître potier et lui lécha les deux pieds ; ce que voyant, le maître potier en conçut de l'affection pour lui; il l'accepta donc et l'amena dans sa maison en le tirant avec une corde.

Quand sa femme le vit, elle lui demanda : « Lorsque vous êtes allé chez le marchand, quel objet vous a-t-il donné ? » Le mari dit : «. J'ai reçu de lui ce poulain. » Sa femme répliqua : « Fâcheux est cet animal ; nous nous fatiguons à fabriquer des ustensiles et, quand ils seront terminés, il les brisera en marchant dessus. » En entendant ces paroles, le poulain vint vers la femme et lui lécha les deux pieds ; ce que voyant, la femme à son tour conçut de l'affection pour lui. Puis ce poulain se mit à marcher et à évoluer au milieu de tous les vases d'argile, les uns crus, les autres cuits, sans en endommager aucun. La femme dit à son mari : « Il est gentil, ce petit poulain ; il sait bien faire attention ; il a marché au milieu des vases d'argile sans causer aucun dommage. »

Alors le maître potier alla au loin recueillir de l'argile ; ce poulain le suivit par derrière ; le maître potier remplit un sac de terre ; aussitôt le petit poulain vint en baissant le dos pour recevoir ce fardeau ; le maître potier plaça le sac sur son échine et, portant doucement cette argile, le poulain revint à la maison. Le mari dit à sa femme : « I1 est gentil, ce poulain ; il a pris de la peine à ma place ; lorsque j'étais dans la campagne, j'ai placé le