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0263 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2 / Page 263 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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CITE SONG LU (N° 337)   249

qu'il voulait aller au bourg de Wang-sa-po (\'âsava), l'homme lui indiqua le chemin à suivre.

Étant allé plus avant, Yi-eul (Kotikarna) aperçut encore un bouquet d'arbres et un étang à l'onde pure ; Yi-eul (Kotikarna) s'y baigna et y fit boire son âne ; sur le bord de cet étang se trouvait une salle ornée de toutes sortes de ,joyaux ; Yi-eul (Kotikarna) contempla cette salle et se dit : « Je suis près de mourir de faim et de soif ; qu'importe l'endroit où cela devra arriver ? » Il monta donc dans la salle en récitant cette stance des livres saints bouddhiques (1) :

La faim est la première des peines ; — les samsharas (composés) sont la première des souffrances ; — par ce moyen on connaît le joyau de la Loi (2) ; — le nirvana est la première des joies.

Étant monté dans la salle, il aperçut une femme assise sur un lit d'ivoire ; aux pieds du lit étaient attachés deux démons affamés. Cette femme connaissait le nom de Yi-eul (Kotikarna) et elle lui demanda de ses nouvelles en disant : « 0 Cha-men Yi-cul (Çrona Kotikarna), en chemin n'avez-vous pas été épuisé de fatigue, n'avez-vous pas été altéré, n'avez-vous pas été affamé ? » Yi-eul (Kotikarna) pensa : « Cette femme ne m'a jamais vu de sa vie et cependant elle sait mon nom ; comment cela se fait-il ? » La femme invita alors Yi-eul (Kotikarna) à s'asseoir et ils s'interrogèrent l'un l'autre ; il lui demanda : « Noble femme, faites-moi l'aumône d'un peu de nourriture. » « Je vous en donnerai, (lit la femme ; mais gardez-vous d'en faire part à ces deux démons affamés. » Yi-eul (Kotikarna) répliqua : « Noble femme, je suis maintenant fort affamé ; comment pourrais-je rien donner aux démons ? » La femme lui présenta de l'eau pour se laver les mains, puis elle lui donna à manger.

  1. Voyez Dhammapada, vers 203.

  2. C'est-à-dire que la faim et la soif font apprécier à l'homme le bienfait de la religion bouddhique qui procure le bonheur de ne plus sentir.