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0375 Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2
Cinq Cents Contes et Apologues : vol.2 / Page 375 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000294
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P'I \AI YE TSA CHE (No 37k)   `361

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fruits, elle ne manque pas de prendre ce gros rocher dont elle ferme l'entrée de la caverne ; je ne puis l'ébranler et je n'ai aucun moyen de m'enfuir. -- Je vous ouvrirai », dit le fils. — « Fort bien », répondit le père. Alors le fils à plusieurs reprises saisit le rocher pour

tenter de le déplacer et, en déployant toutes ses forces, il parvint à l'écarter. Il annonça alors à son père que la

porte était ouverte et qu'il voulait partir avec lui. Le

père répondit : « A peine votre mère a-t-elle dit sortir pour aller chercher des fleurs et des fruits qu'elle revient

en toute hâte et je, ne puis m'en aller, car, si elle me

rencontrait sur la route, elle ne manquerait pas de me tuer. » Le fils répondit : « Je vais trouver un moyen de

la faire revenir tardivement. » Son père l'approuva. Quand

la mère fut arrivée en apportant des fruits, son fils se mit à en manger un, mais le recracha. Sa mère lui demanda :

« Dans quelle intention faites-vous cela ? Ces fruits ne

sont-ils pas bons ? » Il répondit : « Mère vous êtes trop paresseuse pour aller loin ; vous recueillez les fruits

amers qui sont tout près d'ici ; ils sont immangeables et

c'est pourquoi je les rejette. ».La mère répondit : « Puisqu'il en est ainsi, j'irai au loin vous chercher de bons

fruits. » Le fils reprit : « Fort bien ; cherchez-m'en qui

soient bons. » Le lendemain donc la mère s'en alla au loin et le fils dit à son père : « Voici le moment de partir :

il ne faut pas tarder. » Ensemble donc ils écartèrent le rocher et partirent. Ils arrivèrent à P'o-lo-ni-sseu (Vârânasi) qui était la ville natale du père.

A son retour, la mère trouva vide la caverne dans le roc; elle se frappa la poitrine en poussant de grands gé-

missements. Une voisine lui ayant demandé pourquoi elle pleurait, elle lui raconta tout ce qui s'était passé. La voisine lui dit : « Ces gens étaient des hommes et ils sont partis pour aller parmi les hommes; en quoi cela peut-il être un sujet de chagrin ? » La mère répondit : « Je ne