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0035 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 35 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TURKESTAN CHINOIS ET SES HABITANTS.   23

troupeaux de chevaux, aride en certaines parties, proche de la Bactriane, et tous ces détails ne conviennent bien qu'au Pamir. L'ins-• cription de Béhistoun place les Saka après les Sougda (Sogdiens) et avant les .Sattagous, sans doute les Sattagides d'Hérodote, tribu d'Afghanistan. Enfui Hérodote les met dans la quinzième satrapie, alors que tous les pays du Turkestan, Sogdiane et Bactriane, environs de Hérat, Khârezm, bords de la Caspienne, steppes des Kazak sont compris par lui soit dans les autres provinces de l'empire perse, soit dans le territoire indépendant (les Massagètes : un seul reste libre où l'on puisse loger ses Saka, c'est le Pamir et le Ferghânah.

Ayant éliminé l'hypothèse, qui considère les Saka comme l'ancienne population du Turkestan oriental, nous avons â rechercher quelle était en réalité cette population. Les Annales chinoises, ou du moins les fragments qui en ont été traduits, nous renseignent assez bien sur les peuples qui entouraient la région qui nous intéresse. Au me siècle avant l'ère chrétienne, nous voyons la Mongolie occupée par les Hioung-nou de race turco-mongole, la région du Kouk nor et du Tsadam par les K'iang tibétains, le nord-ouest du Kan-sou et le bassin du Boulongir par les Yué-tchi, dont nous ne savons rien, sino'n qu'ils étaient nomades et étaient armés d'arcs, Tes bassins de l'Ili et de

  1. Les caractères chinois peuvent se prononcer Houn-nou, ce qui donnerait en turc Khoun ou Khoun-look. Il n'y a décidément pas â douter que le grec Xoúvvoc ou Oüvvoc, le latin Chunni ou Honni, ne soit la transcription de ce nom. Peut-être doit-on,y voir le nom de la rivière Orkhon, appelée simplement Koun dans d'anciens documents chinois ; en sorte que les Khounlouk seraient les gens des bords de l'Orkhon, å moins qu'au contraire l'Orkhon ne soit la rivière des Khoun.

  2. Les documents connus ne donnent aucune information sur la race des Yué-tchi, ce qui a laissé le champ libre aux hypothèses. On y a vu des Goths, car le nom de ceux-ci n'est pas beaucoup plus éloigné philologiquement de celui des Yué-tchi que la Scandinavie, patrie des Goths, ne l'est géographiquement du Gobi, patrie des Yué-tchi; d'autre part, nous ignorons de quelle couleur les Yué-tchi avaient les cheveux,. mais comme ils ont été chassés de la vallée d'Ili par ,un peuple blond, il y a tout lieu de croire qu'eux-mêmes étaient blonds, or les Goths étaient blonds, donc... Quelques-uns ont pensé que les Yué-tchi étaient les ancêtres des Djats de l'Inde, car ces deux peuples se ressemblent remarquablement