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0347 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 347 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TIBET ET SES HABITANTS.   321

le fond se .déprime de plus en plus sans que les sommets s'abaissent d'une manière notable, de façon que le pays se hérisse de côtes fort hautes, abruptes, rocheuses, difficilement franchissables, qui ne laissent entre elles que des espaces très restreints pour la culture et la pâture. Cependant, à mesure que l'on descend, on voit les cultures s'améliorer, les forêts s'épaissir, les villages devenir plus nombreux et enfin, au sortir de la prison tibétaine, à la lisière des pays chinois, les vallées ne dépassent plus guère 2,500 mètres, sont fertiles, produisent du' blé, des légumes, des fruits, même des raisins, des grenades, du riz dans les plus méridionales, comme celle de Ba-t'ang; des villes importantes s'y élèvent, Ba-t'ang, Dar-tsé-do, Song-p'an, Tong-kor, où les deux éléments ethniques, le chinois et le tibétain se heurtent et se mêlent. A l'ouest, du côté du La-dag, on constate le même resserrement des plis montagneux, les mêmes vallées étroites, profondes, séparées par d'énormes murailles rocheuses; seulement l'altitude reste plus consi, dérable, la végétation est plus maigre, les arbres manquent. La zone méridionale du Tibet, constituée par le bassin du Tsang-po-Brahma- poutra est la plus favorisée de la nature. Les vallées sont en général un peu plus larges, et leur proximité plus grande de l'équateur permet de récolter (lu riz, des abricots et des jujubes jusque par 3,500 mètres d'altitude. C'est là que sont bâties les villes les plus considérables du pays : Ji-k'a-tsé, Lha-sa, Gyang-tsé.

. Terre dure et avare, qui ne donne qu'à regret un peu de pain aux hommes qui l'habitent. Auprès d'elle les plus sauvages cantons de la Suisse ressemblent à des parcs de plaisance. En quelque lieu que l'on soit, on est entouré de hauteurs que la neige ne quitte jamais, on est flagellé par des vents véhéments et aigus, exposé à des froids polaires. L'aspect de la nature est austère, monotone, accablant par l'énormité des proportions, rarement égayé par un soupçon de grâce fugitive. Le séjour en serait presque insupportable si le ciel et l'eau n'étaient clairs. Une telle contrée pouvait moins encore que le Turkestan être le berceau d'une civilisation brillante ; elle n'était destinée qu'a servir de refuge à quelque race disgrâciée, et en effet le peuple tibétain n'a

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