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0355 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 355 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TIBET ET SES HABITANTS.   329

Les légendes tibétaines du Livre des Rois ne nous apprennent rien sur les origines ; ce ne sont que des inventions laborieusement arrangées par des scribes pédants, (lui rappellent beaucoup les traditions de la Chine primitive, déformées avec un rationalisme puéril par les historiens postérieurs. C'est le même système qui consiste å attribuer à une série de rois très sages la découverte et l'application des arts nécessaires à la vie et l'établissement des institutions qui sont la base de la société. Le premier de ces rois, Nva-t'i t'san-po, venait, dit-on, de l'Inde; il entra dans le Tibet par le Bhoutan et passa par le mont Yar-lha-cham-po pour se rendre à Lha-sa. C'est là une légende évidemment forgée par les moines bouddhistes habitués a tout rapporter à l'Inde et qu'il faut rejeter d'emblée. Néanmoins il n'est pas impossible que les moines aient en cela dit inconsciemment quelque chose de vrai et qu'une partie de la population tibétaine soit sortie à une époque extrêmement reculée de la plaine du Gange. La plus ancienne mention certaine qui soit faite des Tibétains dans l'histoire se rencontre dans les Annales des Han, qui les connaissent sous le nom général de K'iang et relatent que dès '7 70 av. J.-C. ils furent en lutte avec les Chinois'. Dès le début de l'ère chrétienne des marchands traversaient le Tibet pour se rendre de Palimbothra regia (Patna) à la capitale de la Chine en passant par le Népâl et Lha-sa. Pline l'ancien appelle le Tibet pays des Attacores, nom qui se retrouve dans Ptolémée sous la forme Ottorokorrha, ville située prés du Tsang-po et correspondant assez próbablement a Lha-sa. Le géographe d'Alexandrie connaît déja le véritable nom des Tibétains, oï (30,.vrac; mais pour lui les Bautes ne sont qu'une des peuplades qui habitent le pays compris entre l'Iíimalaya (Emodes) et le Nan chan (monts Kaciens), et il les place au nord de Lha-sa. Cependant il semble que c'était le principal .des peuples du Tibet, puisqu'il a donné son nom au fleuve Bautisos, généralisation idéale de toutes les rivières, qui

1. I1 ne faut pas attacher beaucoup d'importance å cette date de 770, l'histoire chinoise n'acquérant de certitude qu'à partir de la seconde moitié du Me siècle avant notre ère.

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