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0325 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 325 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TURKESTAN CHINOIS ET SES HABITANTS.   299

démontrèrent les Anglais en s'emparant du Kandjout et du Ouakhan, qui n'étaient pas compris dans les fameuses frontières scientifiques inventées jadis par lord Beaconsfield.

Les successeurs de ce fougueux impérialiste en ont appelé de la science mal informée à la science mieux informée. Celle-ci leur a enseigné que lorsqu'une puissance s'est étendue dans une plaine jusqu'au pied d'une montagne, elle se doit ii elle-même, pour défendre la plaine, de gravir la montagne jusqu'à son sommet et que lorsqu'elle est parvenue .à la ligne de faîte il est de son devoir non moins strict de descendre l'autre versant, afin de protéger la ligne de faîte. C'est en vertu de ce principe trés simple que les Anglais profitèrent de la première occasion pour prendre le Kandjout d'abord, puis le Tchatral, deux territoires dont la position au pied méridional de la grande chaîne de l'Hindou Kouch devait leur permettre d'occuper la passe de Baroghil au sommet de la chaîne et ensuite de descendre le versant septentrional jusqu'aussi loin qu'il serait possible. Pour réussir et devancer les Russes qui venaient par le nord afin de s'étendre jusqu'à l'Hindou Kouch, il fallait agir vite, et les Anglais montrèrent un esprit de décision et une promptitude peu communs qui déconcertèrent les plans des Russes.

Les Chinois n'avaient pas manqué de protester contre le coup de main des Anglais, qui leur prenaient une partie de leur territoire. •Ils envoyèrent des troupes au Pamir et une grande excitation s'empara

J

des indigènes du Turkestan; on crut que le rideau allait se lever sur une tragédie, mais il en fut autrement et il fut décidé que pour cette fois on se contenterait d'une comédie. Les Anglais démontrèrent aux Chinois qu'au lieu de se quereller il valait beaucoup mieux s'entendre contre l'ennemi commun, que celui-ci n'avait (l'autre intention que de mettre la main sur le Sarygh Kol, territoire chinois situé sur le versant chinois du Pamir, et dont la perte mettrait la Kachgarie à découvert. Les Anglais proposèrent aux Chinois de leur garantir contre toute attaque la possession de ce territoire, si nécessaire å la sécurité du Turkestan, et, pour prix de ce service; ils garderaient le