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0173 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 173 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TURKESTAN LIIINOIS ET SES HABITANTS.   157

Bruyère a peint le paysan de son siècle. Il n'y a rien de farouche dans les plus humbles 'représentants de cette classe, leur labeur est rude, mais non au-dessus de leurs forces, ils trouvent des motifs et des occasions d'être joyeux, et, s'ils ne sont toujours contents de leur destin, ils s'y résignent du moins sans effort, car, comme disait Montaigne, ils méconnaissent leur misère.

A la classe des agriculteurs on peut adjoindre les pâtres qui sont répandus sur les pentes septentrionales de l'Altyn tâgh entre Karangou tâgh, Polour, Kara Say et Tokouz davân. Les pâturages de ces montagnes sont soumis comme les oasis au régime (le la propriété privée ; les habitants étant originaires des villages de la plaine, ils n'ont rien gardé (lu systéme tribal. La plus petite partie seulement des prairies et des troupeaux leur appartient, la plus grande partie est la propriété de riches beks ou marchands de Khotan, Kéria, Nia et Tchertchen. Les montagnards qui vivent de façon indépendante possèdent de 400 â 1,000 moutons rapportant annuellement de 112 ů 560 francs de laine. Il faut ajouter le produit de rares et maigres cultures, les bêtes à cornes, les ânes et les chevaux. Il semble qu'il y ait en moyenne quatre bêtes cornes et un cheval pour cent moutons. Ceux qui ont assez de terrain pour y laisser paître du bétail étranger prélèvent pour droit de pâture une certaine somme qui peut s'élever jusqu'il 9 fr. 40 pour cent moutons dans les meilleurs endroits proches des villages. La majorité de la population gagne son pain â garder les troupeaux des autres. Les bergers prennent pour eux le produit de la tonte de printemps, les maîtres celui de la tonte d'automne plus abondante et de meilleure qualité, équivalent â près des deux tiers du produit total. Sur la pauvre et dure existence de ces bergers, j'ai donné ailleurs des détails qui me dispensent d'y revenir.

La classe des petits commerçants et des petits industriels tend sans cesse â augmenter par suite des difficultés et des déboires que les agriculteurs éprouvent dans l'exercice de leur profession ; mais en même temps le peu de prospérité des cultivateurs, ses meilleurs presque ses seuls clients, fait obstacle ů son extension. Le paysan n'a pas l'amour

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