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0459 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 459 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TIBET ET SES HABITANTS.   433

petit nombre,de côlons chinois, on ne trouve pas an seul enfant de l'Empire du milieu établi' au Tibet. Ces mesures sont attribuables h un .sentiment de prudence de la part du gouvernement de Pékin, qui tient h éviter les difficultés et les affaires, et aussi à l'intolérance nationale des Tibétains qui ne veulent pas souffrir d'étrangers chez eux. Les moines, ces représentants d'une religion qui a, pu passer pour une' religion de fraternité universelle, n'ouvrent leurs couvents et ne confèrent les ordres qu'aux Tibétains, fils de Tibétains. Les points de vue économique et colonial sont Our les Chinois tout à fait secondaires, c'est surtout clans un intérêt stratégique et politique qu'ils se sont annexé cette marche de Tibet afin qu'elle leur serve de barrière contre des voisins indépendants et envahissants. Selon les principes que j'ai exposés à propos du Turkestan, il leur a paru que le meilleur moyen pour eux de tenir le pays à bon compte et facilement était d'empêcher les étrangers d'y entrer et de lui ôter ainsi toute tentation d'y nouer., sous couleur de relations commerciales, des intrigues avec les mécontents et d'exciter le peuple à l'insubordination. On a quelquefois agité la question de savoir si ce sont les Tibétains qui veulent fermer leur porte ou les Chinois qui les forcent de la fermer. C'est lei une question oiseuse. Les Chinois et les Tibétains se gourment quelquefois, mais ils sont parfaitement d'accord contre les étrangers. Les lamas, jaloux de régner sans partage sur le peuple qui les nourrit, craignent qu'avec les étrangers des idées nouvelles ne pénètrent, que la simplicité des coeurs ne s'altère et que leur clientèle ne diminue. Ils savent tres.bien, et l'exemple du La-dag est là pour le leur rappeler, que si;une autre puissance que la Chine s'emparait du Tibet, elle ne manquerait pas, avec la complicité des laïques, de réduire les prérogatives et les bénéfices exorbitants des monastères ; partant, à quelque ordre qu'ils appartiennent, ils se sentent intéressés i tenir ů l'écart les étrangers, h faire échec autant que possible it leurs prétentions, h faire cause commune à cet égard avec le gouvernement chinois. Profitant de la crédulité sans bornes de leurs ouailles, il n'est légende absurde qu'ils n'accréditent sur le compte des Européens, sorciers sinistres qui viennent pour voler au

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