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0274 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 274 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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248.   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

celui du feu' domestique, qu'aujourd'hui encore on •prend soir; sans savoir pourquoi, de ne pas laisser s'éteindre; la maîtresse (le maison

le couvre de cendres le soir et le ravive le matin au moyen d'une

branche de génévrier, arbrisseau qui a un caractère sacré chez les Turcs de Sibérie, les Mongols et les Tibétains. Elle enflamme cette branche et la promène ensuite de chambre en chambre afin de puri-

fier l'habitation. Si le feu de la cuisine — car il ne s'agit pas de n'im-

porte quel feu qu'on peut faire par hasard clans la maison   vient à

s'éteindre, on évite de le rallumer avec une allumette, on préfère em-

prunter des charbons an foyer du voisin. Ce feu était pour les anciens Turcs comme pour les Indo-Européens l'âme toujours vivante des ancêtres, la représentation visible en même temps que la divinité de la famille. Lorsque les Kazak et les Kyrghyz offrent le sacrifice au foyer de leur tente, ils l'invoquent en ces mots : Out ata, out ana ! ô feu, toi qui es mon père ! ô flamme, toi qui es ma mère ! Dans les langues turques outchágh, foyer, et out, feu, ont également le sens de famille. Le chef de famille est appelé out aghacy, le maître du feu. Outchághynzyz sounrnaçoun, puisse notre foyer ne 'point s'éteindre ! signifie :.Puisse notre. race ne point périr, avoir jusqu'à la fin (les siècles des descendants qui entretiennent le feu sacré et la vie des mânes des aïeux ! Ce n'était point une métaphore à l'origine.

La continuité nécessaire du feu domestique et du culte rendu aux ancêtres étant assurée par le.mariage qui en est la condition indispensable, le mariage était, par suite, un des actes les plus importants de cette ancienne religion. Si l'on fait abstraction de ce qui est purement civil et .de c'e qui a été imposé par l'islamisme, on voit que les cérémonies qui aujourd'hui entourent dans le Turkestan chinois l'union conjugale s'expliquent par le culte des ancêtres et du foyer et consistent essentiellement à détacher une fille du culte paternel pour la rattacher à celui de l'homme qui l'a choisie pour femme. Elles rappellent (le très. prés les formalités du mariage grec ou romain tout en étant conformes aux vieilles coutumes turques comme à celles de la Chine. Elles se divisent en trois actes : 1° le prétendant se rend avec ses amis à la