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0088 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 88 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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76   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

ressoudant ainsi les deux parties du Tourin oriental, qui avaient été disjointes pendant 500 ans. L'union religieuse se fit en même temps; l'islamisme, qui avait peu prospéré jusque-là .en Ouigouristân, y domina dès qu'il eut pour lui les pouvoirs publics ; en 1420, d'après le rapport de l'ambassade de Châh Roukh, une grande ,partie de la population était encore bouddhiste. En 1603 lors du voyage du P. Goes, tout le pays de Kâchgar å Koumoul était entièrement musulman, et même l'islamisme avait pénétré jusqu'à Sou tcheou on il tenait une place considérable.

L'islamisme possède une haute valeur sociale, très supérieure it celle du bouddhisme. C'est une religion simple, le dogme n'en est pas subtilement raffiné, le culte en consiste surtout en quelques pratiques rigoureusement obligatoires, assez fréquentes pour rappeler sans cesse l'esprit du croyant à la religion et aux devoirs moraux qu'elle impose, mais peu compliquées, faciles à apprendre et peu gênantes en général. Par suite l'islamisme est à la portée de l'homme le plus humble, le plus ignorant aussi bien que du plus orgueilleux docteur. L'âme la plus naïve est aussi capable que la plus cultivée de goûter. la paix de Dieu dans le jardin d'Éden, elle est égale en dignité aux regards du Miséricordieux, son salut lui importe alitant, et ceux qui sur la terre ont charge d'âmes et . sont dépositaires de la Parole sacrée doivent en répandre la semence également dans toutes les consciences, donner â toutes les mêmes soins, les diriger toutes avec la même sollicitude dans la voie du bien. Si l'islam, non plus qu'aucune religion non dépourvue d'aspirations idéales, n'exclut pas le mysticisme, il ne lui permet pas de tout envahir. L'accomplissement de la tâche quotidienne, la recherche de l'intérêt terrestre conduisent aussi bien à la félicité suprême que la contemplation perpétuelle. Le Coran ne commande pas de renoncer aux choses du monde, mais seulement de ne pas s'y attacher follement, il n'enseigne le mépris des vanités 'd'ici-bas que juste assez pour. mettre un frein à la rapacité humaine et inspirer le respect des pauvres et des humbles. Il porte ainsi â l'activité pratique. Il ne souffre pas la constitution d'un corps de moines innombrables qui dévorent