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0262 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 262 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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236   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

à la dimension de cette marmite et h la succulence des moutons qu'on y fait cuire.

Pour achever de passer en revue le personnel religieux il convient de dire un mot des moines mendiants et errants, derviches, Icalendar ou di zza, qui sont organisés en un ordre à la tâte duquel est placé un pir. lls ont renoncé au monde, ont fait voeu de pauvreté et parcourent les rues et les routes en demandant l'aumône et en célébrant la gloire de Dieu. Ce sont très souvent des vagabonds sans feu ni lieu ou des fous qu'on traite avec bonté, avec un respect plus ou moins ironique et qui, par suite, sont parfaitement inoffensifs. Il est d'ailleurs difficile de distinguer a priori ceux qui sont vraiment affiliés à l'ordre monastique des faux frères qui ont adopté le costume, le langage et les manières des derviches authentiques. Ce costume consiste en une

tunique courte (djenda, „„e .), faite de pièces et de . morceaux rouges, verts, bleus, jaunes, parsemée de petites touffes de fils, un grand bonnet pointu (koulak, o~~ un tchiltí"rr, faisceau assez épais

de longs cordons bruns qui servent de turban ou de ceinture à volonté et enfin un bâton (aça). Quelques-uns seulement portent une culotte. Ainsi accoutrés ils se proménent dans les lieux publics et les bazars, se montrent dans les cours et les vestibules (les grands personnages et des riches marchands, ont leur franc parler, disent son fait à chacun en un langage volontiers mordant et grossier. Ils ont une danse particulière d'un rythme vif, violent qu'ils exécutent en chantant un cantique pieux d'une voix ardente, passionnée, dont le refrain est généralement : Ya Allah ! inchâh Allah ! Ils s'accompagnent d'ordinaire avec le sipczy et ils s'exaltent, tournent (le plus en plus rapidement, chantent sur un ton de plus en plus tragique et insensé jusqu'it ce qu'ils soient à bout de forces. Les femmes exécutent quelquefois cette danse, et, en ce cas, elles se serrent la taille avec une ceinture d'homme. Chose curieuse ! j'ai retrouvé au fond du Tibet la môme danse dansée par des mendiants tibétains, avec les mômes gestes, les mémos jeux de physionomie et, sinon la môme chanson, du moins le môme air; seule-