National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0455 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 455 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000197
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

I,E TIBET ET SES I-IABITANTS.   429

laïque, qui sont censés égaux tandis qu'en réalité le second a pour attribution -principale d'approuver du bonnet les actes du premier. Un laïque est-il chargé d'une mission spéciale, diplomatique ou autre, il est toujours flanqué d'un lama, qui ne dit rien, semble n'avoir qu'à égrener son rosaire, mais qui surveille les paroles, les faits et gestes de son compagnon et les rapporte à Lha-sa. La situation sociale du clergé telle que je l'ai décrite au chapitre précédent faisait prévoir cette conséquence.

Absolue en théorie, l'autorité du pouvoir central est limitée en pratique par les privilèges du clergé en général auquel on doit la plus grande déférence et par les privilèges des seigneurs locaux. A Lha-sa le vice-roi n'est maître qu'en apparence. Choisi obligatoirement parmi les membres de l'un des trois plus grands monastères des environs : Dépoung (hbras-spoungs), Sé-ra (ou Ser-ra) et Ga-ldan (dga-/dan), il est un instrument dans les mains de celui des trois auquel il appartient et il lui donne une influence prédominante. D'ailleurs les autorités ecclésiastiques de ces trois monastères sont toujours consultées dans les affaires importantes et chacun d'eux adjoint un délégué spécial à toute mission officielle. Tous trois placent un grand nombre de leurs membres dans les offices publics et il n'est guère de fonctionnaires qui ne sortent de l'un d'eux, tous trois sont également entretenus aux frais de l'État et l'on peut dire que tout le produit liquide des impôts, qui n'est pas absorbé par la cour de Talé lama et le culte officiel `, est employé pensionner Dé-poung, Sé-ra et Ga-ldan. En dernière analyse ce sont ces trois couvents qui, en raison du nombre de leurs moines (20,000) 2 de leur richesse, de la multitude de leurs serviteurs, de leur voisinage

  1. Dépenses du culte officiel, "cérémonies, prières, etc. : 800,000 francs, du Talé lama et de sa cour, 180,000 francs pris sur l'impőt ; il n'est pas tenu compte des bénéfices particuliers du Talé lama qui sont beaucoup plus considérables.

  2. On dit 9,000 à Dé-poung, 8,000 à Séra, 5,000 a Ga-ldan. Ces chiffres sont probablement un peu exagérés, mais pas de beaucoup. 11 y a dans la plaine de Lha-sa 30,000 moines, qui tous voient en se levant les premiers. rayons du soleil briller sur le toit d'or du Po-ta-la.