National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0390 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 390 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000197
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

364   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

misére, mendie plutôt que d'exercer une profession dérogatoire. Les serfs n'ont aucun intérêt à améliorer la culture ou l'élevage parce qu'ils en profiteraient beaucoup moins que leurs maîtres ; les petits propriétaires sont écrasés par les grands seigneurs et les couvents, qui font peser sur eux la charge des impôts, les mangent par l'usure, les empêchent de s'accroître en n'aliénant pas ou presque pas, accaparent les produits et tiennent le marché ; les grands propriétaires individuels ou collectifs ne • sont pas poussés par la concurrence à développer sans cesse leur production. Ainsi, du haut en bas la routine règne avec la négligence, l'effort vers le mieux est banni ; car il serait presque toujours inutile, quelquefois dangereux. A ces faits généraux, communs tout le Tibet, il faut joindre, pour la partie orientale du pays, les troubles politiques, les luttes entre tribus, le brigandage endémique, le peu de sécurité pour les personnes et les biens.

Les mauvaises conditions physiques s'associent aux mauvaises con-litions sociales pour faire du Tibet une des plus pauvres contrées de la terre. On sait combien la végétation y est naturellement indigente. 11

V

y a, répandus sur toute la surface du Tibet, de grands espaces couverts de neige et de rochers, occupés par des pentes abruptes où rien ne pousse. Les espaces non absolument arides ne produisent dans la plus grande partie du pays qu'une végétation herbacée, qui n'est rien moinsque luxuriante. En 1892, 1893 et 1894 nous avons voyagé au Tibet sans rencontrer de bois. Les forets ne dépassent pas une ligne tirée environ au N. 60 F. å partir de quelques kilomètres au nord de Lha-sa, passant par Ba-ta soum-clo, le. nord du Dé-rgyé et aboutissant å Lta-sen gon-pa au coude du fleuve Jaune. Au nord de cette ligne il y a seulement en certains endroits spécialement favorisés quelques arbrisseaux ou buissons que l'on pourrait compter.. Au La-dag le génévrier (choug-pa) et le . tamaris (om-bou) sont les seuls arbres qui croissent naturellement, sur les bords septentrionaux du Nam ts'o quelques génévriers apparaissent et dans le bassin du haut Mékong par près de 33° de latitude on rencontre quelques saules nains (tchang-ma). Au sud on trouve les mêmes essences, mais les saules