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0454 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 454 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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428   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

pendant la. durée de la campagne est â sa charge. C'est une très lourde charge, car il y a de très longues distances à parcourir ' par de très mauvais chemins. Bien commandés, les Tibétains feraient d'assez bons soldats, pourvu qu'on ne les emmène pas hors de leur pays: Ils sont habitués à la marche, se font un jeu de franchir des montagnes qui feraient hésiter des étrangers, se nourrissent facilement, craignent peu les intempéries, sont exercés au maniement des armes, ont un respect profond pour leurs chefs et rien n'est plus facile que de leur inspirer par des moyens humains ou surnaturels la plus absolue confiance dans la victoire. Mais le cléricalisme a énervé l'esprit militaire et ceux qui se sont faits conducteurs d'hommes, souvent violents, sont timides et lâches. Lors des affaires du Sikkim le gouvernement avait rassemblé å grand'peine sur la frontière anglaise 30,000 hommes dont quelques-uns venaient deTch'a-mdo, ayant cheminé deux mois en portant.toutes leurs provisions : le jour du combat venu, les Anglais bombardèrent les grands lamas réunis sur un tertre, ceux-ci tournèrent bride aussitôt, n'ayant imposé une pareille corvée et presque la ruine à de pauvres gens que pour leur donner leur propre honte en spectacle.

Malgré l'absence d'armée permanente et la faiblesse de la gendar= merle, le gouvernement sait faire obéir ses ordres jusque dans les districts les plus reculés. Cela est dû à la terreur qu'inspire la rigueur avec laquelle il punit les moindres fautes contre son autorité, à la présence dans tous les centres de quelque importance de hauts fonctionnaires, assez grands pour être respectés, trop petits pour oser rien tenter contre l'État, au savant système d'espionnage mutuel organisé dans toute la société, au grand nombre de lamas répandus partout, dévoués au gouvernement qui fonctionne par eux et pour eux. En effet, au point de vue•politique et administratif le clergé a réduit l'élément laïque à la portion congrue et ne lui a laissé que ce qu'il ne lui pouvait ôter sans risquer _de l'exaspérer jusqu'à la révolte. A la vérité, les quatre ministres sont laïques, mais ils sont subordonnés au vice-roi religieux. Dans le gouvernement central il y a un nombre égal de lamas et de laïques, dans chaque district il y a deux préfets : l'un religieux, l'autre