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0480 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 480 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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454   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

relever. Néanmoins en 1368 nous trouvons encore une petite principauté vassale, celle de Koei, comprenant les environs de Koei-té et ceux du Kouk nor. Mais elle n'avait aucune importance et vécut peu. Le peuple chinois fut dès lors maître définitif du Kan-sou et s'y fortifia de plus en plus. L'époque de la dynastie des Ming fut pour la Chine une époque de recueillement, elle se retrempa dans ses traditions nationales et s'y renferma étroitement avec opiniâtreté. L'avènement et la durée de cette dynastie décidèrent que la Chine ne serait pas ce qu'elle aurait pu être sous une succession ininterrompue d'empereurs mongols ou mantchous, c'est-â-dire un pays largement ouvert aux hommes et aux idées du dehors, se transformant au contact de l'étranger et réagissant å son tour sur l'étranger, de manière å jouer dans l'histoire universelle un rôle en rapport avec la richesse de son sol, le nombre et l'intelligence de ses habitants, au lieu d'être conduit peu à peu à la paralysie générale par l'extrême rigueur d'un conservatisme aveugle, qui refuse de se soumettre aux changements, conditions nécessaires de la vie. Du moins, si cette dynastie ne se répandit pas à l'extérieur, elle fit beaucoup pour chinoiser les provinces frontières malgré les irruptions assez fréquentes des Tartares. Enfin, peu après son remplacement par la dynastie des Ts'ing, le travail d'occupation et d'assimilation fut jugé assez avancé dans le Kan-sou pour que ce pays fût érigé en province distincte du Chen-si, dont il avait été jusqu'alors une annexe.

Aujourd'hui, on observe dans le Kan-sou trois groupes particuliers de population en dehors de la masse chinoisée des habitants, â savoir des Tibétains, des Mongols et des Turcs, ayant conservé plus ou moins intégralement leur langue et leurs coutumes. Les premiers occupent les mêmes régions qu'ils occupaient dans l'antiquité ; ils sont répandus au sud de la rivière (le Si-ning et å l'ouest de la rivière T'ao. Entre ce dernier cours d'eau et le Hoang hô ils forment presque toute la population excepté quelques enclaves dont nous parlerons plus loin. C'est le pays de Nga-mdo, qui ne compte pas moins de 30,000 lamas et de 24 couvents, dont le plus vaste est celui de Lha-brang, où logent, dit-on, 5,000 moines. Nulle part il n'y a autant d'incarnations