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0460 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 460 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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434   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

Tibet ses dieux protecteurs et le livrer en proie å tous les diables

déchaînés de l'abîme.   

Cependant, le gouvernement de Lha-sa ne peut fermer hermétiquement la porte de son territoire, il est bien obligé d'admettre chez lui, sous la réserve d'une surveillance étroite, les indigènes de l'Inde à qui la communauté de religion, ou une vieille coutume ou un traité régulier donne le droit de voyager et de commercer dans le pays. Malgré 'des entraves gênantes, le commerce entre l'Inde et le Tibet est assez actif; dans les principales villes du pays résident, au moins à titre provisoire, des marchands kachmiriens, népâlais, hindous; des musulmans (le l'Inde. occidentale ont bâti une mosquée ů l'ombre (le la montagne sainte. Par leurs sujets, marchands, pèlerins, pandits, qui circulent secrètement dans le Tibet, les Anglais sont parfaitement renseignés sur ce qui se passe chez leurs soupçonneux voisins, sur les dissidences religieuses, sur les factions qui s'y agitent, sur ce qu'ils peuvent en attendre. La topographie de la contrée leur est assez bien connue pour leur permettre, au besoin, une expédition militaire, les cartes présentes n'étant pas plus mauvaises que celles dont nous nous sommes servis pour conquérir le Tonkin. Certains indices autorisent â croire que l'argent anglais s'est glissé parmi les personnages influents du. Tibet pour payer des services.actuels ou virtuels d'ordre politique. Mais le système d'isolement des Tibétains n'en a pas moins le double avantage de nourrir les défiances et les préjugés du peuple contre les Européens et d'en faire un gardien vigilant comme d'un chien qu'on attache — et en outre d'empêcher les Anglais d'organiser librement et d'entretenir un parti propre autour duquel pourraient se ranger tous les mécontents et les chercheurs de nouveautés.

Jusqu'à présent les Anglais ont montré peu d'entrain et de décision dans leurs tentatives pour faire cesser cet état de choses. Le dernier fait important a été la conquête du Sikkim accomplie par eux en 1888, consacrée par le traité de 1890. Cette conquête a achevé de leur donner la ligne de faîte de la première chaîne de l'Himalaya, sauf toutefois la petite vallée de Tchoumbi on ils ont tenté un effort infructueux.