National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0151 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 151 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000197
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

LE TURKESTAN CHINOIS ET SES IíABITANTS.   135

offrant la pipe å. eau chargée ou de menues friandises. Tel est le grand divertissement de l'hiver, car, au rebours de ce qui se passe chez nous, on réserve les courses à la saison fraîche afin de ménager les chevaux.

La chasse est un exercice auquel on se livre peu. C'est plaisir de grands seigneurs. Les beks réunissent quelquefois leurs hommes et quelques amis et s'en vont tous à cheval dans le désert ou dans la forêt le long du fleuve poursuivre les gazelles et. les lièvres. Ce sont des prétextes i promenade en joyeuse compagnie plutôt que de véritables parties de chasse. On se sert de faucons apprivoisés; la possession d'un faucon et de son fauconnier est, comme dans notre moyen <<ge, une marque de seigneurie, mais personne n'en a le privilège exclusif.

Je ne parlerai pas des spectacles des saltimbanques qui sont purement chinois, quoique les troupes soient composées de musulmans indigènes ; mais les directeurs sont chinois (V. t. I, pl. V[). La foule prend un grand plaisir h les voir ; toutefois les représentations ne sont jamais organisées que par les fonctionnaires du gouvernement impérial ou par les marchands de Chine. Le‘ clergé tient ces spectacles comme suspects, et, en effet, ils sont profondément empreints de superstitions païennes. Ce sont, en somme, dans leur principe, des cérémonies destinées à chasser les mauvais esprits et h rendre les bons propices.

Les jeux de hasard (koumir, de l'arabe L3), comme les clés ou

les cartes, ont d'assez nombreux adeptes, moins cependant qu'en Chine et au Tibet. Ils sont en usage surtout dans les villes et parmi les gens de la dernière catégorie. L'administration chinoise les interdit sévèrement, mais cela n'empêche pas les amateurs de jouer au milieu de la rue. Il leur suffit de ne pas se montrer dans le champ visuel d'un mandarin sérieux, et ce n'est guère qu'en cas de rixe qu'ils se font appréhender et condamner à porter la cangue un jour ou deux.

J'arrive maintenant au divertissement favori des indigènes, la musique et la danse, dont ils ont été friands de tout temps. Hiouen Ts'ang nous dit qu'il Koutcha comme à Khotan le goút de ces. arts était très développé, Ouang Yen Té rapporte que les gens de Tourfân aimaient