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0336 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 336 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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310.   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE'.

dans le pays et plus tard fúrent exilés et dispersés sept par sept dans les différentes oasis de la Kachgarie. Que cette légende de Mohammed Ohezzâli soit fausse, c'est évident ; mais je démontrerai, dans l'examen que je ferai plus loin des teskérehs turcs des Imâms, que les premiers musulmans ayant pénétré en Kachgarie étaient des Chiites, dont quelques colonies ont dû s'établir en Kachgarie dés le début du vine siècle, soit par force, soit pacifiquement. Cela admis, je crois pouvoir en conclure que les Abdal sont les descendants de ces anciennes colonies chiites, qui furent dans la suite, en leur qualité d'hérétiques, opprimées et réduites au dernier degré d'abaissement par les orthodoxes vainqueurs. Aujourd'hui ils s'efforcent de cacher leur hérésie et de se faire passer pour sunnites sans pourtant se résigner à faire hautement et franchement profession de foi orthodoxe. D'ailleurs, bien que la doctrine chiite ne se soit pas conservée chez eux pure et sans alliage, elle n'en est pas moins reconnaissable et les vestiges qui en subsistent me paraisssent d'autant plus démonstratifs qu'il était impossible ů un. groupe de population très peu nombreux, ignorant et noyé parmi des hommes d'autre croyance, de garder intactes ses doctrines. S'ils déclarent accepter Abou Bekr, Omar et Othman comme khalifes légitimes

et interprètes infaillibles de la parole divine, }t; ,' déclaration .qui

peut être imputée ů la crainte autant qu'à une conviction sérieuse, ils continuent à célébrer chaque année le deuil de Houçeyn le plus secrètement possible et avec toutes les démonstrations de douleur en usage chez les Chiites. Ils affectent une vénération particulière pour les Imâms, descendants de Ali, ils affirment être plus prés du prophète que les autres musulmans, accusent ceux-ci d'être les soldats de Yézîd le maudit et de ne pas croire à la vérité de la parole de Ali. La mauvaise opinion qu'ils ont de la religion de leurs voisins, jointe au souvenir d'anciennes persécutions, les détourne de s'efforcer à faire cesser un isolement dont ils pourraient sortir s'ils le voulaient, grâce à la tolérance naturelle des Turcs orientaux, malgré la défiance vague que ceux-ci leur témoignent, reste presque inconscient d'un temps où la foi était plus vive et moins accommodante. La simple différence de secte est en