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0270 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 270 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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244   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

taines formes se soient trouvées semblables chez. l'un et chez l'autre sans qu'il y ait eu emprunt (le l'un à l'autre, soit enfin que. les Turcs aient très anciennement, dés avant l'ère chrétienne, adopté certains

rites de leurs voisins. Le culte des esprits, dont parlentJes auteurs chinois, religion primitive du Tourân, impliquait le culte des ancêtres. Quatre cents ans après Jésus-Christ, devant chaque maison de Khotan s'élevait. une petite tour pareille aux tcho-rten du Tibet moderne, monument sacré, qui contenait les restes des ancêtres, génies protecteurs de la maison, mais que le bouddhisme triomphant avait fait dédier au Bouddha. Ceux qui avaient perdu 'un proche parent se rasaient la tête et se déchiraient le visage avec leurs ongles. Il ne faut point voir lå un simple témoignage de douleur naturelle, car c'était une cérémonie réglée d'avance et obligatoire, tout à fait indépendante (lu chagrin réel que l'on pouvait éprouver. L'affliction la plus vive ne se traduit pas ainsi dans nos sociétés modernes, qu'une religion plus haute et une raison plus éclairée ont affranchies des terreurs vaines, avec combien de peine d'ailleurs et combien d'incertitude encore ! Il s'agit d'un véritable sacrifice religieux destiné à apaiser l'aime du défunt et à se gagner sa bienveillance. C'est ce qui ressort de la comparaison avec les rites semblables (le peuples mieux connus : les Arabes, pair exemple, se rasaient la tête et déposaient leur chevelure auprés de la Ka 'bah en offrande•au Dieu, de même ils se balafraient en l'honneur de la divinité aussi bien qu'en .l'honneur des morts. A Karachahr on immolait des victimes aux esprits des ancêtres le septième jour du septième mois (Annales des T'ang) i.

Aujourd'hui l'islamisme est loin d'avoir détruit tous les vestiges de l'ancien culte des morts et des ancêtres. Lorsqu'un homme est mort, on lave son corps et on l'enveloppe d'un linceul à la mode musulmane. On

1. Voyages de Fa Hien. — Recueil de Hyacinthe Bitchourine, III. — A. de Rémusat : IIistoire de Khotan. -- Girard de Rialle : Mémoire sur l'Asie centrale.

Hérodote, III, 8.   Robertson Smith : Kinship and' marriage in early Arabia. —

Goldziher : Le culte des ancêtres chez les Arabes.   .