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0368 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 368 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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342   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

du cachou, et l'on a beaucoup disserté sur les causes de cette coutume bizarre. La vraie cause est le désir de se garantir des gerçures que le. vent et le froid. ne manqueraient pas d'occasionner. Lorsque les femmes vont dans le monde, comme nous dirions, elles enlèvent cet enduit et sont très fières de pouvoir montrer un teint frais et rosé.

Les Tibétains, surtout les nomades, portent généralement sur eux une foule d'accessoires, couteau, étui íå aiguilles, corné à tabac, pipe, poire à poudre, briquet. Les briquets sont semblables å ceux du Turkestan et .de l'Altay. Rarement, au moins dans les régions que j'ai visitées, un homme sort sans être. armé. Ordinairement il se contente d'une fronde et d'un sabre å lame droite, forte, it double tranchant, passée obliquement en travers (le la ceinture ainsi qu'une dague. Lorsqu'il est complètement armé, il a (le plus une longue rapière h la ceinture, à la main une lance de six pieds, it la pointe de fer, au manche solide et léger; en bandoulière un long fusil à mèche, à la crosse grêle, au canon de fer large et épais, muni d'une fourche d'appui. -

La nourriture des Tibétains a été décrite trop souvent et avec trop de détails pour que j'y insiste. Je ferai seulement .quelques remarques. Le tsain-ha, grains d'orge grillés et moulus, n'est point, comme on l'a dit, le fond de l'alimentation. C'est une denrée très chère, principalement parmi les nomades, et on l'économise autant. que possible. Un homme n'en mange guère qu'une ou deux poignées par jour; en revanche il boit continuellement des tasses innombrables de thé battu avec du beurre et salé et il ne peut s'en passer longtemps, car il craint par dessus tout d'avoir l'estomac sec. C'est là, avec le fromage sec et morcelé, la véritable base de la nourriture tibétaine. On y ajoute une très notable quantité de viande fournie par les bêtes mortes du troupeau, les animaux tués à la chasse, quelques yaks et moutons qu'on égorge dans les grandes occasions. On a coutume de conserver précieusement un certain os (je ne me rappelle plus lequel) de chaque bête mangée et l'on voit ainsi dans les tentes de nombreux os alignés. A Lha-sa, on use surtout de viande de yak. En général on tue les animaux des-