National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0294 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 294 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000197
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

268   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

quatre tengas. Il avait fixé å un tenga le prix du maïs, qui ne vaut que la moitié moins, et il percevait l'impôt foncier en argent conformément au tarif exorbitant qu'il avait édicté. Il inventa d'appliquer aux peaux de mouton brutes, qui valent 40 sapèques, le droit de 25 sapèques dont sont frappées les peaux tannées de l'Inde, qui valent 10 tengas. En un an il gagna 75,000 francs sur l'impôt foncier. Ses administrés finirent par se fâcher, trois ou quatre cents d'entre eux se rendirent à Kåchgar et se plaignirent au tao-t'ai. Celui-ci envoya un de ses secrétaires pour informer. Le rapport du secrétaire fut transmis Ouroumtchi, le sous-préfet fut destitué, un commissaire enquêteur fut nommé et chargé de l'administration provisoire; il en résulta sur les grands chemins un grand mouvement de mandarins petits et grands, que la population fut obligée de nourrir et de transporter au plus juste prix, quelquefois gratis. J'ai vu ainsi i Tchira passer cinq secrétaires qui prirent des chevaux, du bois, se firent servir à boire et à manger, et pour règlement de tout compte accordèrent au sous-mingbachi qui les avait servis une gratification de cinq sapèques, en lui recommandant de bien traiter cinq dames qui venaient ů la suite et n'avaient rien (l'orthodoxe. Les dames vinrent en effet, se firent héberger largement et ne donnèrent pas un sou ů personne. Khotan eut aussi l'agrément d'être administré par un de ces préfets ingénieux, .aux .ressources variées, ayant dans leur sac une foule de bons tours propres à amuser la galerie. Il passait une notable part de son temps å suspendre de leurs fonctións les beks de son département et å les remettre en place moyennant finances. La première fois que nous le vîmes, il nous dit: « Vous cherchez une maison. Louez donc celle d'un tel, bek pour qui j'ai la plus haute estime ; il en sera fort aise, car il a pour le moment quelque embarras d'argent et cela me fera grand plaisir. » Nous suivîmes son conseil et il vint nous voir exprès pour nous remercier. Or, ce bek, pour lequel il montrait une si paternelle sollicitude, venait d'être suspendu de ses fonctions et n'était dans l'embarras que pour avoir donné beaucoup d'argent au.préfet afin de rentrer en grâce; et le préfet attendit seulement qu'il fût ruiné tout å fait pour le destituer