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0167 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 167 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TURKESTAN CHINOIS ,ET SES HABITANTS.   151

plus compromises dans la dernière rébellion et jouissaient de l'influence la plus considérable et la plus dangereuse, se sont réservé les places de gouverneurs, de préfets et de sous-préfets et n'ont laissé aux indigènes que des postes subalternes, leur tiennent la bride autant qu'ils le peuvent, écoutent plus qu'ils ne le faisaient auparavant les plaintes des petits, favorisent l'élévation des parvenus aux charges publiques tandis qu'ils en écartent quelques-unes des familles les plus anciennes et les plus respectées. L'aristocratie territoriale a été ainsi humiliée, abaissée; mais elle n'a pas été ruinée, elle a conservé beaucoup de son crédit et de son prestige et il suffirait de lui rendre la liberté des mouvements pour lui restituer du même coup sa puissance tyrannique et arbitraire d'autrefois.

Immédiatement au-dessous des grands propriétaires fonciers se rangent les gros capitalistes qui se sont enrichis dans le commerce. Égaux aux premiers par la fortune, ils leur sont inférieurs par l'influence sociale. Ils restent en dehors des fonctions publiques dont leur souci de gain et leur défaut de traditions les détournent, ils appartiennent rarement à de vieilles familles ayant de profondes racines dans le pays et universellement considérés leur principale richesse ne consiste pas en biens fonciers qui donnent une plus haute idée de stabilité et de force matérielle, intéressent plus directement la population locale dont une partie vit sur eux en qualité de domestiques, d'ouvriers, de métayers, paraissent plus nobles et plus légitimes que les bénéfices du commerce dont l'acquisition semble être le fruit de la ruse et de l'usure. On a plus de crainte des grands propriétaires, plus de défiance, partant moins de respect des marchands. Ceux-ci occupent encore une très grande place dans la société ; une foule de gens dépendent d'eux, commissionnaires ou débiteurs; mais leur influence est plus éparse et moins durable, à moins qu'ils ne se créent de vastes domaines agricoles et he passent peu à peu dans la classe supérieure. Quoique aussi riches ou plus riches que les beks, ils tiennent un état de maison plus modeste, montrent moins de luxe dans leurs habits et leurs chevaux. J'ai déjå, dans mon premier volume, tracé un croquis