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0277 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 277 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TURKESTAN CHINOIS ET SES HABITANTS.:   251

membres dú clan de la jeune .fille qui ne veulent pas l'en laisser sortir; les liens du clan étant aussi sacrés et indissolubles que ceux de la famille; les unions régulières entre personnes de clans différents n'ont clú être permises å l'origine qu'à la suite d'un traité consacré par l'établissement d'une taxe sur chaque mariage exogames. Ainsi cette coutume, dont je ne connais pas d'autre exemple, serait le complément du premier acte (le la cérémonie nuptiale, libérant de ses obligations vis-à- vis de son clan la jeune fille cléjà libérée de ses obligations vis-à-vis de sa famille. Arrivé à la porte de la maison de l'époux, le cortège s'arrête. Comme la jeune fille ne peut entrer d'elle-même dans cette demeure étrangère, où elle n'a aucun droit sans la volonté expresse de celui'qui en est le maître, les parents du jeune homme la soulèvent sur un tapis, lui font franchir le seuil sans que ses pieds le touchent et la portent autour d'un feu allumé å l'intérieur. C'est une façon de la présenter aux divinités domestiques et de prier celles-ci d'agréer les hommages de la nouvelle venue. Ce n'est point encore l'initiation proprement

di te.   .

3° Ici se place une coutume bizarre, quise retrouve également chez un grand nombre de peuples divers, et dont personne n'a fourni jusqu'à présent une explication satisfaisante. Pendant trois jours les nouveaux mariés ne doivent point voir leurs beaux-parents. Si par hasard le gendre se rencontre dans la rue avec son beau-père, l'un et l'autre aussitôt qu'ils s'aperçoivent s'enfuient précipitamment, chacun de son côté, comme s'ils craignaient de commettre un crime ou un sacrilège: Pour comprendre cette coutume il faut savoir qu'elle n'est qu'un fragment, pour ainsi dire, d'un rite, presque tombé en désuétude dans le Turkestan chinois, mais qui est encore observé en partie chez 'les Sartes de l'autre côté du Pamir, et entièrement chez les Kyrghyz. Après avoir été présentée au foyer de son mari, l'épouse est placée dans

L Je crois que c'est dans cet ordre d'idées qu'il faut chercher l'explication du simulacre d'enlèvement et de lutte violente qui accompagne le mariage turkmène. C'est le souvenir des guerres que les tribus se livrèrent autrefois pour obtenir les unes des autres le jus connubii.