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0138 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 138 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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122   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

II serait facile de résumer ici quelques contes populaires sur ce sujet, mais ils manquent (le finesse et de grâce et n'apprendraient rien qui ne soit banal et connu du monde entier.

Le châtiment de l'épouse infidèle dépend de l'humeur du mari, qui se porte rarement à des extrémités violentes, quand il juge à propos de sévir ; il se contente en général de renvoyer la coupable, quelquefois il la fait fustiger par le juge musulman, qui a le droit de donner jusqu'à quatorze coups de bâton, ou par le juge chinois, bien moins sévère ici qu'à l'intérieur de la Chine. On appréciera mieux l'indulgence des coutumes indigènes si on les compare avec celles de l'Afghanistan, où la femme adultère est punie de mort, et avec celles de la Chine, où elle est battue et vendue, si elle n'a été justement tuée par le mari.

La prostitution fleurit surtout dans les quartiers chinois où elle s'étale assez crûment tandis qu'elle est discrète dans les quartiers musulmans. Elle se dissimule sous le manteau du mariage légitime ; un individu épouse en justes noces trois ou quatre femmes et se livre tranquillement à un commerce profitable. Les entremetteuses, dont je parlais tout à l'heure, ne travaillent pas seulement pour le bon motif. Beaucoup de filles vivent seules avec une mère ou un parent plus ou moins authentique, quisont connues de tous pour n'avoir d'autres ressources que la galanterie. Ce sont de celles-lit que l'on rencontre dans les environs des casernes et du yâ-men, outrageusement maquillées, vêtus d'habits de soie aux couleurs criardes, parfois taillés à la chinoise. Il en est de tout plumage; quelques-unes ont pignon sur rue, cheval et voiture, bijoux clinquants, allure modeste et voile décent ; elles sont même sur ce dernier point plus sévères que les honnêtes femmes. Le clergé a pour elles une sainte horreur et frémit de leur parade insolente. Lorsque Habîboullah prit le pouvoir en 1863, il les fit pieusement égorger. Aussi en 1892, le bruit d'une révolte musulmane ayant couru à Khotan, plusieurs d'entre elles prirent peur, se réfugièrent à la campagne où elles épousèrent des hommes de bonne volonté pour se garantir des fureurs homicides des mollahs. Il est à noter que les indi-