National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0144 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 144 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000197
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

., ;T,7",q,.    <;7C1`777'1,7fiin► .._

128   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

canton et nécessairement ndmbreux parce que, n'étant point pauvres, ils n'ont aucune raison (le quitter leur lieu d'origine où ils participent

en quelque façon à l'éclat du bek leur parent, et parce que la société

du Turkestan peu vaste et peu compliquée n'offre pas une grande variété de professions et d'entreprises capables de les entraîner au

dehors. Mais ce groupement social n'a plus à beaucoup près la solidité et lä cohésion du clan kyrghyz et du clan chinois. Depuis longtemps la loi ne le reconnaît plus et la coutume chancelle.

La famille, au sens restreint et moderne du mot, c'est-à-dire l'association de l'homme, de la femme et des enfants qui en sont issus, est, elle aussi, très ébranlée. Le lien qui unit les enfants. å leur père n'est pas moins frêle que celui qui joint l'épouse à son mari. Les garçons sont majeurs å 12 ans, les filles à 10. Ils échappent dès lors juridiquement à l'autorité paternelle, sont capables d'hériter, d'administrer leurs biens; les gains qu'ils font leur appartiennent en propre. Vers dix ou douze ans la fille quitte ses parents; il est vrai qu'elle revient souvent et qu'elle est toujours accueillie. Le garçon marié reste peu auprès de son père, il s'en vá après la première année et reçoit, en ce cas, une part de la terre paternelle qu'il exploite pour son compte. Seule l'évidente supériorité, au point de vue des intérêts matériels, de l'association sur la division oblige quelques-uns des fils d'un propriétaire rural à demeurer avec leur père pour l'aider. Ainsi l'on trouve dans les campagnes des familles nombreuses de dix h douze membres, vivant tous sous le même toit et de la même terre. Il en est (le même des riches en général, qui, étant plus au large, sentent moins les inconvénients de la vie en commun. Néanmoins, ů prendre les choses en gros, c'est la séparation qui est la règle. Sans doute les parents aiment leurs enfants, mais d'une affection presque purement naturelle et instinctive, ils les aiment surtout quand ils sont petits et faibles et qu'ils ne peuvent vivre par eux-mêmes; plus tard ils s'en désintéressent

  • à mesure qu'ils grandissent. Les enfants de leur côté sont médiocrement attachés aux auteurs de leurs jours. Le père inspire encore quelque respect, on se lève en sa présence, mais on le relègue dans