National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0288 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 288 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000197
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

262   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

paru médiocre, faible et assez peu soucieuse de ses devoirs. La vénalité et les malversations ne lui sont que trop coutumières. Le mandarin

connaît comme Panurge soixante et trois manières dé trouver de l'argent < son besoin, dont la plus honorable et non la moins commune est par façon de justice furtivement vendue. Il est vrai que sur ce point ce sont les secrétaires chinois et les interprètes indigènes du préfet et du sous-préfet qui sont les plus coupables. Le peuple reconnaît que la majorité des magistrats chinois jugent consciencieusement, mais se laissent tromper par leur entourage. Les interprètes sont fort mal payés, de huit á vingt-quatre francs selon les endroits, et en leur qualité de bels ils ont des frais assez considérables, aussi s'indemnisent-ils aux dépens des plaideurs. Les affaires peu importantes, qui ne valent pas la peine d'être rapportées au mandarin en personne, ils les jugent eux-mêmes.selon la loi chinoise et Ai prix d'argent. lls reçoivent également de l'argent pour prix des habiles modifications qu'ils peuvent introduire dans leurs traductions. En général tous ceux qui ont recours au préfet ou au sous-préfet ont besoin de se concilier ses interprètes ainsi que les secrétaires chargés d'instruire l'affaire.

La perception des impôts fournit naturellement matière à des abus, sinon plus graves, du moins plus profitables. L'impôt foncier (khérâdj) se monte å un dixième de la récolte en grains, mais on a bien soin d'exiger des grains de première qualité et de les faire sécher au soleil pendant sept jours avant de les peser afin qu'ils aient le moindre poids possible ; l'administration peut gagner ainsi 1/6 ; puis on se sert d'une

balance spéciale (aghyr djing, s • ,.~, la balance lourde), qui pèse sept tchayreks pour huit en sorte que l'impôt est majoré d'un nouveau sixième. Ce n'est pas tout : le magasin public (ambar, QUI, ou sang, s • ), où l'on amasse les grains apportés par les contribuables, sert en

théorie å pourvoir 'aux besoins de l'administration et de l'armée et â parer aux disettes, mais en pratique il est une source de spéculations fort avantageuses. Les agriculteurs, étant toujours à court, sont rarement en état de mettre de côté les grains nécessaires aux semailles. lis