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Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 | |
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2 |
NOTE SUR L'ETHNOGRAP111I: DU KAN-SOU. 1G9
quent des habitants du Turkestan oriental. Chez quelques-uns cette ressemblance éclate avec évidence et à première vue, chez tous elle se découvre à un examen un peu attentif. .La plus grande partie d'entre eux tirent comme les Salat- leur origine du Turkestan chinois, mais il est probable que dans les commencements ils ont da s'allier aux femmes indigènes, ce qui a eu pour résultat d'altérer plus ou moins leur type. Le fait qu'aujourd'hui ils parlent tous chinois ne prouve pas qu'ils l'aient toujours parlé ; s'ils ont perdu leur langue propre cela peut tenir, soit à ce qu'ils sont. établis dans le pays depuis plus longtemps que les Salat-, soit A ce que, vivant dans des villes de commerce et proches des grandes routes, ils ont entretenu des relations plus suivies et plus intimes avec les Chinois que leurs coreligionnaires installés dans des cantons reculés et sauvages. En fait ils ne se séparent point de ceux-ci et ils possédent, concernant leur origine, la méme tradition qui vient de Tou rfAn. Ils suivent également la chériat de BoukhAra ; ainsi que les Salat- et que les gens du Turkestan, ils considèrent le
tabac comme une chose dont il convient de s'abstenir (09 ), encore
qu'ils ne s'en privent aucunement, et leurs prêtres portent le nom général (le a houn ainsi que dans le Turkestan chinois.
Cependant, en dehors de la tradition que j'ai rapportée plus haut, ils en ont une autre, en commun avec les Salat-, et d'après laquelle tous les. musulmans du Kan-sou seraient les descendants d'un certain AbdourrahmAn BaghdAdi et des soldats qui l'accompagnérent. Cet AbdourrahrnAn vint jadis (le Baglidâd, envoyé par le khalife it la tète (l'une armée de musulmans recrutée A Samarkand et dans les pays environnants, lutta pour la foi contre les Kalmak, c'est-i -dire ici contre les Tibétains et fut tué dans un combat à Sin-boa oit l'on voit encore son tombeau, but de pèlerinage pour tous les fidèles du Kan-sou. Ceux de ses compagnons qui lui survécurent, restèrent dans la région, s'y marièrent et reçurent des terres de l'empereur. Les historiens chinois rapportent en effet qu'en 757 le khalife Abou I)ja'far envoya un corps (le troupes au secours (le l'empereur attaqué par les Tibétains, qu'en' 787 il V avait it Si-ngan 4,000 musulmans qui étaient venus du pays ap-
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