payait alors 62 1/2 se paie 66 1/2. On donne toujours autant de pièces de cuivre pour une once d'argent qu'on en donnait alors, sauf å Khotan où le taux a baissé de moins de 5 pour 100 pour la raison que j'en ai donnée et parce qu'il y a lå un marché d'or relativement important. Toutefois les prix étaient beaucoup plus bas qu'aujourd'hui avant 1860. D'après le témoignage des vieillards le blé valait 14 sapéques au lieu de 30, le maïs 10 au lieu de 22, un ouvrier recevait 7 sapèques de salaire journalier au lieu de 12. Le prix des objets fabriqués aurait moins haussé, car la pièce de cotonnade n'a passé que de 30 A 50 sapéques. Mais ces prix avilis étaient la conséquence de conditions économiques particulièrement mauvaises, d'une administration détestable qui avait répandu partout la misère ; tous les vieillards que j'ai interrogés les présentaient comme des prix tout â fait exceptionnels et anormaux et ils tenaient la hausse qui s'est produite depuis pour un retour â l'état normal . Cette hausse s'est d'ailleurs manifestée et a atteint son point culminant avant que l'argent ait commencé à être déprécié d'une manière sensible, c'est-à-dire avant 1873 ; depuis cette date le prix (les objets est rigoureusement resté le même, ce qui démontre péremptoirement que la baisse de l'argent n'a eu aucune influence sur lui. Le même fait s'observe d'ailleurs dans l'intérieur de la Chine où la dépréciation qu'a subie le métal blanc en Europe n'a eu jusqu'à ce jour aucune conséquence notable, quoi qu'en aient pu dire quelques économistes de fantaisie. Dans le Turkestan comme en Chine, l'or est la seule marchandise dont la valeur ait augmenté au regard de celle de l'argent et cette valeur a augmenté progressivement à partir de 1873, c'est-itclire å partir du moment oit l'argent commença 1 baisser sur le marché européen. Il valait à Khotan 103 tengas l'once en 1873, 133 en 1891, 152 en 1893. La progression a donc été moindre qu'en Europe et l'or ne coűte encore que 19 fois et demie son poids d'argent. D'ailleurs il est évident que dans les transactions avec les pays où l'argent a été dépré-