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0260 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 260 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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234   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

reis n'est plus qu'un symbole et les mouhtécib chargés de veiller à la stricte observation des préceptes du Koran ne sont plus armés que de bons conseils. Le juge suprême n'a pas le droit de punir un individu, reconnu coupable par lui selon la loi musulmane, de plus de quatorze coups de bâton. Les indigènes ne se contentent pas toujours de la décision des kâzis et recourent volontiers aux magistrats chinois qui jugent selon la loi chinoise et ne s'occupent en aucune manière des sentences rendues antérieurement par les juges musulmans. Ceux-ci ont gardé la juridiction exclusive des cas concernant le mariage et le divorce, mais les vols de quelque importance, les meurtres, coups et blessures, tous les délits intéressant la sécurité publique relèvent des magistrats chinois, qui, en outre, s'ingèrent souvent à la demande des intéressés de connaître des litiges relatifs à la propriété, aux ventes, aux successions, etc., mais seulement en ce qui concerne l'examen des titres, les manoeuvres frauduleuses, et nullement en ce qui regarde par exemple les partages d'héritage. Pour la fixation des parts le juge chinois renvoie toujours au kâzi, qui est juge au civil tandis que le magistrat chinois est juge au criminel sauf exceptions admises librement par tous.

Au reste, les juges musulmans sont choisis par les autorités chinoises. Leur nomination ne donne pas lieu à autant de brigue et de corruption que celle des fonctionnaires civils. En entrant en fonctions les kâzis se contentent de faire un cadeau modeste au préfet ; le molla a`lam de Khotan ne donne pas plus de mille A quinze cents francs. La liberté qu'ont les préfets chinois (le nommer qui leur plaît est nécessairement limitée par l'opinion publique qui ne permettrait pas qu'ils choisissent des individus notoirement indignes et incapables; comme il faut pour le maintien de l'ordre public que ces juges soient respectés; ils ne peuvent être pris que parmi (les gens ayant une situation de fortune suffisante et généralement appartenant par leur famille et leurs relations au monde clérical. Le recrutement est ainsi essentiellement aristocratique malgré le vernis démocratique de l'islam. Toutefois l'administration chinoise s'efforce d'écarter des fonctions sacerdotales les