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0363 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 363 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TIBET ET SES HABITANTS.   337

pâture. Ainsi dans le La-dag depuis le lac Pang-kong jusqu'à Lé et de Lé'au col de Karaoul on ne rencontre point de tentes. Quoique la tente soit l'habitation par excellence des pasteurs, il y a néanmoins un certain nombre de Tibétains, qui, vivant uniquement de leur bétail, demeurent dans des maisons; tels sont les habitants de Nag-tchou dzong. La tente tibétaine (gour) est tout à fait distincte de la tente mongole. Elle est faite en un grossier tissu noir de poil de yak, fort inférieur à tous égards au feutre mongol, elle est quadrilatérale au lieu d'être ronde, soutenue par un bâton horizontal et deux verticaux, qui sont fixés et fortifiés par un grand nombre de cordes tendues à l'extérieur, passant par-dessus de petits piquets à quelque distance de la tente, puis chevillées en terre. Elle n'est jamais plantée sur un sol uni, non seulement parce que le Tibet n'offre guère de surfaces planes, mais aussi parce que les indigènes fuient les bas-fonds et se réfugient sur les pentes des montagnes pour éviter une trop grande humidité au printemps et en général pour se mieux garder des brigands. La tente est appuyée le plus souvent sur une épaisse .muraille de bouse desséchée, bûcher â la fois et écran contre le vent et la neige ; elle est ordinairement entourée à quelque distance d'un petit mur de pierres ou de boue, très bas et insignifiant clans le Tibet central, très élevé dans les parties du Tibet oriental oit le brigandage est fréquent. Cette clôture s'appelle raoua (ra-ba, le yuentzeu des Chinois) et c'est toujours de ce nom que j'ai entendu désigner les tentes tibétaines ; la. clôture a en effet une importance morale capitale, elle est la limite du domaine des dieux lares, et l'étranger qui en a franchi le seuil est déjà l'hôte du propriétaire. Au fond de la tente, la cella, l'armoire aux dieux, devant laquelle gît sur le sol, à la place d'honneur, une grosse pièce de bois longue de un ou deux mètres, haute de 20 à 30 centimètres, mal équarrie, sur laquelle celui qui est admis à la place d'honneur pose sa tasse de thé. Au centre, le foyer. Le fumier desséché brûle soit dans un très petit appareil de fer composé de trois cerceaux superposés et portés par trois pieds, ou dans un fourneau de maçonnerie, long, étroit, à hauteur d'appui, avec un foyer å une extrémité et un canal transversal sur lequel peuvent bouillir

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