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0183 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 183 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TURKESTAN CHINOIS ET SES HABITANTS.   , .167

les gardaient pour eux ou les revendaient à l'étranger. Íl est trés possible que les jeunes garçons et les jeunes filles de Khotan, dont les poètes persans avaient coutume. de célébrer la beauté, 'aient été dés Ghaltcha tadjik et non point des indigènes. Ce commerce est maintenant complètement supprimé: Il reste encore quelques-uns. des Ghaltcha achetés autrefois ou de leurs enfants, toujours en état d'esclavage. En outre les pauvres vendent fréquemment leurs enfants aux musulmans riches ou aux Chinois. On n'y voit rien de déshonorant. Un jour, un individu nous amena cent cinquante petits garcons et petites filles qu'il nous proposa d'acheter, comme s'il se fût agi. de moutons, à tant par tête l'un dans l'autre. Tout le monde fut très étonné et quelque peu scandalisé de la réponse vive et sévère que nous fîmes à cette offre. Une autre fois un pauvre homme nous présenta son fils, un garçon de cinq ans et demi, très propre, très gentil, très bien élevé, qui-nous fit lui-même son boniment avec une bonne grâce parfaite et dans la langue la plus pure, nous priant de l'acheter comme esclave, assurant que cela ferait grand plaisir A son père et à sa mère qui étaient dans le besoin, qu'il. serait toujours plein de gratitude et de respect pour nous, zélé à nous servir et mettrait son contentement à nous contenter. Nous eûmes de lia peine å consoler de notre refus le père'•et le fils. Comme la vente en esclavage d'un musulman est interdite par la loi religieuse, on use d'une fiction. On passe un acte d'après lequel le vendeur déclare louer pour une période de cinquante ou soixante ans les services du vendu, de façon que celui-ci ait amplement le temps de mourir dans l'intervalle. La formule consacrée est :

,w,oit..l „:,,.:‘,;., j'ai vendu le loyer de son service. Il en ré-

sulte que les enfants d esclaves sunnites sont libres. Le pere peut vendre ses enfants n'importe à quel âge, mais s'ils sont majeurs leur consentement est nécessaire. 11 ne faudrait pas croire que ce consentement ne puisse jamais se donner; loin de 1A, car c'est un moyen de créer des ressources å ses parents et de s'en procurer á soi-même. Un esclave vaut de vingt à deux cents francs selon le sexe et l'àge, un garçon valant plus qu'une fille, un homme dans la force de l'âge plus

F.Z.