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0334 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
Scientific Mission to High Asia 1890-1895 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / Page 334 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000197
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308   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

environs du Lob nor, Doulân ou autres, était qu'en cas de petite vérole — maladie très répandue parmi eux — les personnes de la famille du malade l'abandonnaient seul dans la maison commune et allaient s'établir ailleurs. Cette coutume s'observe également chez les Kazak et chez les Tibétains pasteurs. Mais depuis que les Chinois ont fondé la ville de Lop et y ont installé un sous-préfet (1890), ils ont supprimé cet usage ; il y a même à Lop un secrétaire spécialement chargé d'y veiller.

Je dois me contenter de ces indications rapides sur ces populations des bords du Tarim, n'ayant pas eu l'occasion de vivre dans leur pays et n'en ayant vu que quelques spécimens isolés. Mais je signale aux voyageurs futurs l'intérêt qu'il t'aurait å étudier d'un peu près les Doulân et les gens (lu Lob nor; on n'a pour ainsi dire rien publié à leur sujet.

On rencontre quelquefois dans le Turkestan comme ailleurs des groupes de Tsiganes, vivant sous la tente et vagabondant par le pays. Nous avons vu le 19 décembre 1891 un de leurs camps volants installé près de Khotan. On les appelle Louli ou Aga. Filous et diseurs de bonne aventure, ils parlent une langue composite où se mélangent le persan, le turc, le baloutchi, divers dialectes hindous, l'arabe et des mots de racine indéterminable. Ex : Osműn, ciel. — KochouÄ, cuiller.

Khar, maison. — Páni, eau. Kehl, peu. — Noughour, ceil. Mantvz, enfant. — Dougout, viande, etc. Ils disent qu'ils sont originaires de l'Hindoustan et que le véritable nom du peuple auquel ils appartiennent est Baloutch.

Enfin il existe,. disséminées dans les diverses oasis du Turkestan oriental, un certain nombre de familles qui vivent å part du reste de la population et forment une caste misérable et méprisée. En 1893, nous en avons découvert une cinquantaine tout près (le Kéria et sept ou huit å Tchertchen. On les appelle 1ibdul et eux-mêmes se donnent le nom de Heynou. Leur type ne se distingue pas nettement de celui des Turcs leurs voisins. Ils parlent une langue spéciale que les autres ne comprennent pas et dont le fond est le persan. Ils s'occupent â peu près exclusivement de la fabrication de nattes de roseaux. Il y a environ