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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0572 L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.1
ガンダーラのギリシャ仏教美術 : vol.1
L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.1 / 572 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000285
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546   L'ART GRÉCO—BOUDDHIQUE.

source laissait échapper un courant d'eau blanche qui anéantissait , tous les produits de la terre. A cette époque, le Tathâgata gouvernait le monde avec une bonté compatissante. Ému de pitié pour les habitants de ce royaume , qui étaient seuls victimes d'une calamité, il descendit en cet endroit et voulut convertir ce méchant dragon. Un génie , armé d'une massue de diamant (Vaj rapâni) , eu frappa les bords de la montagne. Le roi-dragon (Ndga-rdja) fut rempli de terreur; il sortit de l'étang et' vint faire sa soumission. Lorsqu'il eut entendu le Buddha expliquer la loi, son âme devint pure et son coeur s'ouvrit à la foi. Aussitôt le Tathâgata lui défendit de nuire aux moissons. Le dragon lui dit : cc Tout ce qui sert cc à ma nourriture me provient des champs des hommes; mais mains tenant que j'ai reçu vos saintes instructions, je crains de ne plus cc pouvoir subvenir à mes besoins. Je désire recueillir, tous les douze cr ans, une provision de grain. » Le Tathâgata, par un sentiment de compassion, consentit à sa demande. C'est pourquoi maintenant, tous les douze ans, le pays est affligé une fois par les désastres de l'eau blanche ... ,, M. A. Stein a encore trouvé dans le Turkestan ce terme d'a eau blanche n (en turc ak-su) usité pour désigner les inondations qui se produisent au moment de la fonte des neiges. C'est là, sachons-le, l'une des manières qu'ont les Nâgas de faire leur récolte, à moins qu'ils ne préfèrent faucher la moisson avec une averse de grole; ils ont, en effet, besoin de riz tout comme les hommes, et c'est ce qui force le Bienheureux à faire, pour ainsi dire, la part de l'eau en accordant à Apalâla une récolte sur douze : autrement t'eût été le condamner à mourir de faim (1). Le passage est donc des plus clairs dès qu'on connaît le fond de croyances populaires sur lequel il repose, et nous avons tenu à le citer en entier pour qu'il ne perdît pas son goût de terroir. Il n'est pas moins intéressant au point de vue archéologique. Assurément, le récit d'une intervention personnelle quelconque du Buddha en Udyâna

   (1) HIUAN-mAN6, Mém., I, p. s 33-i 65 ,   Sand-buried ruins of Khotan, p.185 et 426,

   ou Bec., 1, p, 122-I23; M.-A. STEIN ,   et Räjataraitginl, 1, 239.