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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0646 L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.1
ガンダーラのギリシャ仏教美術 : vol.1
L'art Greco-Bouddhique du Gandhâra : vol.1 / 646 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000285
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620   L'ART GRBCO-BOUDDHIQUE:

de voir, ne sauraient se répéter aussi impunément, mais encore qu'ils sont forcément plus sobres et plus précis dans leurs représentations que les écrivains dans leurs descriptions. Noùs avons 'eu l'occasion de constater que les nôtres •,distribuent avec plus ` de rigueur les rôles entre des figurants moins ixômbreux et alignés sur le -même plan : si Brahma a du céder au seul Indra l'honneur de recevoir le Prédestiné à sa sortie du sein maternel, la faute en est à eux ou plutôt aux lois de la perspective (cf. p. 3o2-30). Maniant une matière infiniment moins malléable, ils ne peuvent que réduire les abstractions les plus extravagantes à leurs termes les plus concrets et les plus mesurés. Le contre-poids de la pierre à laquelle ils sont rivés les empêche, bon gré mal gré, de se lancer dans l'infini des nombres et des formes, et les garantis, contre les folles exagérations par lesquelles les rédacteurs des textes se plaisent à renchérir les uns sur les autres. Des deux versions courantes d'une même légende, ils choisissent spontanément la plus simple : c est avec des • cruches qu'ils font baigner le Bodhisattva enfant (cf. p. 3ô9) ou éteindre le bûcher du Buddha (cf. p. 583): Sous leur ciseau, les prodiges les plus extraordinaires, comme la descente du ciel, prennent une allure quasi rationnelle : au fond, le royaume du merveilleux, apanage du conteur et dû 'poète, leur est interdit. On comprend ainsi , en même temps que le titre que. nous avons donné à ce paragraphe, le, rôle que les 'artistes du Gandhrara ont naturellement joué. C'est proprement le métier des sculpteurs que de créer les dieux à l'image de l'homme et de réduire les fictions" les plus hardies aux proportions d'un fait divers plus ou moins banal. Il ne se peut donc pas que l'art gréco-bouddhique n'ait beaucoup fait pour ramener sur la terre une légende qui, comme l'a si bien montré M. Senart, était en train de se -perdre tout entière dans le ciel nuageux des mythes: Une fois les aventures du' Buddha mises en tableaux ou en' sculptures, il advint d'elles comme de celles du Petit-Poücet quand on les met en' images d'Épinal elles cessèrent d'être mythiques pour