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0020 Le T'ai Chan : vol.1
The Tai Shan : vol.1
Le T'ai Chan : vol.1 / Page 20 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000293
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les fées ou les gnomes y prennent leurs ébats. En Chine, sous l'influence du taoïsme, ces génies des montagnes ont été conçus comme des hommes affranchis de toutes les entraves qui pèsent sur notre existence et qui l'abrègent; ce sont les immortels, les bienheureux auprès desquels pourra se rendre celui qui se nourrit dans des ustensiles de jade merveilleux et qui s'abreuve d'ambroisie, comme le disent les inscriptions de trois miroirs de l'époque des Han ').

Mais la montagne n'est pas seulement l'endroit où apparaissent les dieux célestes et les immortels; elle est elle-même une divinité 2). Pour le T'ai chan, nous en avons la preuve dans les honneurs officiels qui lui ont été rendus; dès l'époque de la dynastie Tcheou, s'il faut en croire Sseu-ma Ts'ien 3), les dieux des cinq pics étaient traités sur le même pied que les trois plus hauts fonctionnaires de la cour, ceux qu'on appelait les trois ducs. En l'année 725, l'empereur Hivan tsong de la dynastie T'ang augmenta d'un degré le rang du dieu du T'ai chan en lui conférant le titre de Roi égal au Ciel (t'ien ts'i Wang) 4). En oo8,

I) Cf. chapitre sixième, § III.

  1.  Le texte le plus ancien qui mentionne le T'ai chan sous forme de divinité se trouve dans le Yen tscu tch'ouen ts'ieou (chap. I, p. 17 r°—v°); on y lit que, le duc King (547-489 av. J.-C.), de Ts'i, s'apprêtant à attaquer le pays de Song, vit en rêve deux hommes qui semblaient fort en colère; un devin lui expliqua que c'étaient les dieux du T'ai chan qui étaient irrités de ce que l'armée du duc eût passé près de la montagne sans lui sacrificer

i Y   Cette

interprétation, qui fut d'ailleurs contestée par Yen /seul prouve du moins qüé, dès le sixième siècle avant notre ère, on se représentait d'une manière anthropomorphique le T'ai chan divinisé, mais on n'en faisait pas encore un personnage bien déterminé puisqu'il pouvait apparaître sous la forme de

deux hommes.

  1.  Trad. fr., t. III, p. 418.

  2.           . Cf. Kieou T'ang chou, chap. XXIII, p. 9 r°. Dans le
    traité sur les sacrifices fong et chan de Sseu-ma Ts'ien (trad. fr., t. III,

P. 432-433), on rencontre l'expression   et qui signifie alors le nombril

du Ciel parceque le mot ff est ici l'équivalent du mot   ; dans le