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0186 Le T'ai Chan : vol.1
The Tai Shan : vol.1
Le T'ai Chan : vol.1 / Page 186 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000293
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fong et chan sont d'importantes cérémonies ; mais voici mon propre sentiment: si seulement un empereur fait en sorte que le monde jouisse d'une paix universelle, que les familles aient ce qui leur est nécessaire et que les individus aient ce qui leur suffit, même s'il lui manque les cérémonies fong et chan, il pourra cependant être comparable en vertu à Yao et à Chouen; si, au contraire, un empereur laisse les cent familles manquer du nécessaire et les barbares Yi et Ti envahir le territoire, il aura beau célébrer les cérémonies fong et chan, quelle différence y aura-t-il cependant entre lui et Kie ou Tcheou? Autrefois Ts'in Che-houang-ti (221-210 av. J.-C.) prétendait que sa vertu s'accordait avec les désirs du Ciel et se proclamait souverain-empereur 1) ; il monta faire le sacrifice fong sur le T'ai chan; il déploya un grand luxe et se vanta; l'empereur Wen (179-157), de la dynastie Han, en définitive ne monta point faire le sacrifice fong, mais il pratiqua personnellement la modération et la maîtrise de soi-même; les châtiments furent abandonnés et on n'eut plus à les infliger; or maintenant tout le monde dit que Che-Kouang fut un souverain cruel et que l'empereur Wen, de la dynastie Han, fut un prince doué de vertu. En raisonnant d'après ces exemples, on voit qu'il ne faut pas mettre sa confiance dans les sacrifices fong et chan. Les rites disent que, „pour témoigner le plus grand respect, on n'élève pas d'autel; on balaie le sol et on sacrifie 2)" ; puisqu'il suffit de manifester une absolue sincérité, qu'est-il donc besoin d'aller au loin gravir une montagne élevée et de faire un tertre de plusieurs pieds de haut ?"

Le che-tchong Wang Kouei répondit : „Votre Majesté a prononcé des paroles vertueuses; Elle a expliqué entièrement

I) Ts'in Che houang ti fut le premier à prendre le titre de Kouang ti par lequel il enten sait prouver qu'il réunissait en lui les qualités des trois souverains (San Kouang) et des cinq empereurs (Wou ti) de la haute antiquité.

2) Citation du chapitre Li k'i du Li Ki; trad. Couvreur, t. I, p. 548.