National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0033 Le T'ai Chan : vol.1
The Tai Shan : vol.1
Le T'ai Chan : vol.1 / Page 33 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000293
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

19

des Mémoires historiques, Sseu-ma Ts'ien ou son père Sseu-ma T'an, aurait dû, semble-t-il, en sa qualité de grand astrologue, prendre une part effective aux cérémonies; mais Sseu-ma T'an mourut au moment même où il accompagnait l'empereur Wou se rendant au T'ai chan, et Sseu-ma Ts'ien dut, avant d'hériter de sa charge, passer par une période de deuil qui l'éloigna de la vie publique; c'est ainsi que ni le père ni le fils ne se trouvèrent en l'an Ho sur le T'ai chan. A supposer d'ailleurs qu'ils y eussent été présents, ils n'auraient probablement pas été mieux informés. C'est en effet une singularité de la cérémonie de l'an I Io av. J.-C. qu'elle fut tenue rigoureusement secrète; quand l'empereur monta au sommet du T'ai chan pour sacrifier, il n'était accompagné que d'un seul fonctionnaire attaché à sa personne, et, par un hasard opportun, cet officier mourut subitement quelques jours plus tard en sorte que l'empereur fut seul désormais à savoir ce qui s'était passé entre lui et les dieux sur la cime solitaire '). Quelle était la raison d'un mystère si bien gardé? On ne peut faire à ce sujet que des hypothèses; l'une des plus vraisemblables est que l'empereur aurait eu pour but, en faisant ce sacrifice, de s'assurer à lui-même le bonheur et la longévité; pour y parvenir, il dut avoir recours à des pratiques que les croyances de ce temps estimaient efficaces; elles consistaient à détourner les maux qui menaçaient une personne en les transportant par des procédés magiques sur d'autres têtes 2; quand le malheur arrivait, la victime qu'on .lui offrait n'était plus la même ; il va de soi que cette substitution s'opérait dans le plus grand secret.

L'empereur Wou décida de renouveler tous les quatre ans sa visite au T'ai chan; c'est ainsi qu'il accomplit le sacrifice fond en 106, en 102, et en 98 ; il le célébra

i) Cf. 'déni. hist. trad. fr., t. III, p. 5O1, n. 2 et p. 504, n. i.

2) Cf. Ménz. hist. trad. fr., t. II, p. 473, t. III, p. 454, t. IV~ p. 245 et 379.