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0512 Le T'ai Chan : vol.1
The Tai Shan : vol.1
Le T'ai Chan : vol.1 / Page 512 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000293
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d'importance, au point qu'il ne fut considéré, à partir de l'époque des Han, que comme un signal destiné à attirer l'attention des hommes.

V.

En outre de l'arbre et de l'autel, nous avons à tenir compte d'un troisième élément qui est constitué par ce que les Chinois appelent le tchou t. Ce terme est généralement traduit par le mot „tablette" ; de nos jours, en effet, le tchou est, dans la plupart des cultes Chinois, une tablette en bois sur laquelle on inscrit le nom du dieu. Cette tablette passe actuellement pour être le siège matériel où vient se poser la divinité; cependant certains rites qui se sont conservés jusqu'à maintenant nous révèlent que la tablette était primitivement autre chose que le siège du dieu : elle en était la vivante image ; dans le culte des ancêtres, une des cérémonies essentielles consiste à ponctuer la tablette

, c'est-à-dire à marquer avec des points de sang les endroits de cette tablette où sont censés se trouver les yeux et les oreilles du défunt ; le sang les anime et fait entendre et voir l'âme logée dans la tablette i); ce rite est d'une signification identique à celui par lequel on ouvre les yeux des statues bouddhiques et il prouve, à mon sens, l'identité foncière de la tablette et de la statue. 11 faut donc se représenter la tablette comme étant, à l'origine, soit un poteau de bois, soit un fût de pierre qui jouait le rôle d'une statue rudimentaire. Le dieu du sol, de même que les autres divinités, fut figuré sous cette forme grossière à côté de l'arbre qui était d'abord le dieu lui-même, mais qui fut réduit à n'être plus qu'un indicateur lorsque, par une sorte de transposition,- le dieu se trouva résider dans

I) Cf. De Groot, Religious system of China, vol. I, p. 215.