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0244 Le T'ai Chan : vol.1
The Tai Shan : vol.1
Le T'ai Chan : vol.1 / Page 244 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000293
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et la terre se trouvèrent purs et calmes. Quand Hivan tsong fit l'ascension de la montagne, le soleil et l'air étaient doux et caressants. Quand on fut parvenu à l'endroit où l'empereur devait se purifier, après le coucher du soleil il y eut un vent impétueux qui renversait les hommes et une température froide qui pénétrait les os; à cause de cela, Hivan tsong ne prit aucune nourriture; il se tint debout en plein air devant le lieu de halte jusqu'au milieu de la nuit; alors, levant la tête vers le ciel, il fit cette déclaration: „Si la personne de moi, un tel 1), est coupable, je vous prie de faire descendre aussitôt sur moi le châtiment; si c'est la foule du peuple qui ne s'est pas attiré de bonheur, je vous demande encore que ce soit moi, un tel, qui assume l'offense 2). Mes soldats et mes cavaliers sont accablés de fatigue; je vous supplie d'arrêter le vent et le froid." En ce moment même, le vent s'arrêta et la température de la montagne s'attiédit. Alors on répartit des soldats depuis le haut de la montagne jusqu'à l'autel (du pied) de la montagne ; ils se criaient de l'un à l'autre les divisions des heures et en un instant les ordres qu'ils transmettaient parvenaient à destination. Au milieu de la nuit les feux allumés formaient une chaîne continue et semblaient, quand on les regardait du bas de la montagne, comme une file d'étoiles qui allait depuis la terre jusqu'au ciel. Lorsque le jour commença à poindre, le sommet de la montagne était pur et dégagé tandis que, lorsqu'on regardait vers le bas de la montagne, la vue était arrêtée de toutes parts par des vapeurs dormantes; les chants qui s'élevaient et la musique jouée étaient comme une brise fortunée qui venait

I) L'empereur mentionnait ici son nom personnel que l'historien n'ose reproduire parce qu'il est frappé de tabou.

2) L'empereur est prêt à expier non-seulement ses propres fautes, mais encore toutes celles de son peuple. Nous avons ici un spécimen de ce raisonnement dont le plus ancien type se trouve dans la prière attribuée à T'ang le vainqueur (Leuen yu, ch. XX, § i).