National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0469 Le T'ai Chan : vol.1
The Tai Shan : vol.1
Le T'ai Chan : vol.1 / Page 469 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000293
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

  •  433

à l'égal du fleuve et de la montagne par excellence. D'autre

part, l'expression T'ai chan pei teou     W ft   , ou

simplement chan teou W   , désigne un homme éminent
parce que les termes de comparaison qui paraissent les mieux appropriés pour donner l'idée de sa supériorité sont la montagne et la constellation les plus remarquables; les

mots chan teou   , qu'on grave de nos jours au-dessus
de nombre d'inscriptions funéraires, n'ont pas d'autre sens et sont un éloge suprême du défunt. Enfin, c'est une tournure de langage qu'on rencontre fréquemment dans le journalisme actuel de dire „calme du T'ai chan"4111Z* pour indiquer un état de calme absolu.

Ces façons de parler nous attestent que l'idée qu'éveille dans l'esprit chinois la vue du T'ai chan, du Fleuve Jaune ou de la Grande Ourse est celle de majesté et de pérennité. Mais il y a plus, et on peut discerner que cette idée a pour conséquence un état d'âme proprement religieux. En effet, le spectacle des forces de la nature suscite chez l'homme un sentiment qui explique la genèse de certaines conceptions religieuses. En reconnaissant, par comparaison avec quelqu'une des puissances colossales dont il est entouré, combien sa propre personne est faible et transitoire, l'homme éprouve une impression d'écrasement; il se prosterne et il adore. L'objet de sa vénération peut varier suivant les peuples et suivant les époques; mais, que ce soit un dieu unique et transcendant dont les cieux étoilés racontent la gloire, que ce soit un Panthée dont nous entendons la grande voix sur

La haute rive où gronde et pleure L'océan plein de Jéhovah 1),

que ce soit enfin plus simplement la montagne même, ou

I) Victor Hugo, Les mages.

28

-. a