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Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 |
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50 EDOUARD CHAVANNES.
pays donnèrent le pouvoir au fils de Yang-sou tegin ®; ce fut Ni-li
LXXXIV, p. 4 v°). Ni-h kagan mourut vraisemblablement en 603 (cf. p. 51, n. 1) et eut pour successeur son fils Tch'ou-lo kagan (Ho-sa-na) qui vint se réfugier en 611 à la cour de Chine.
Revenons maintenant à Ta-t'eou et tâchons de discerner son rőle pendant cette période troublée:
A une date qui est postérieure à 592 et antérieure à 597, «comme Tou-lan (= Yongyu-lu) et Ta-t'eou kagan (= Tien-kiue) étaient en hostilité, ils s'étaient plusieurs fois fait la guerre; l'empereur les ayant réconciliés, chacun d'eux emmena ses soldats et se retira (Soei chou, chap. LXXXIV, p. 5 r°; Julien, op. cit., p. 64)».
En 599, Jen-kan (= Tou-li kagan) s'allie â la Chine, tandis que Yong-yu-lu (= Tou-lan) fait cause commune avec Ta-t'eou; une armée chinoise sort pour attaquer ces derniers. Yongyu-lu, agissant pour le compte de Tien-kiue (= Ta-t'eou) attaque Jen-kan qui, complètement battu, doit se réfugier à la cour de Chine (Soei chou, chap. LXXXIV, p. 5 v°; Julien, op. cit., p. 69). — Peu après, au douzième mois de cette même année 599, Yong-yu-lu (= Tou-lan) fut tué par les gens de sa horde (Julien, op. cit., p. 58). Ta-t'eou prit alors le pouvoir et se nomma
Pou-kia kagan J j, p (Soei chou, chap. LXXXIV, p. 5 v°). Il semble bien qu'â
ce moment Ta-t'eou ne fat plus simplement le kagan des Tou-kiue occidentaux, mais qu'il est la prétention d'être le chef suprême de tous les Tou-kiue.
Les Chinois continuaient cependant à soutenir leur protégé Jen-kan, qui avait pris le titre de K'i-jen on K'i-nain kagan. Ils envoyèrent en 600 une armée qui rencontra Ta-t'eou
auprès du mont Ta-kin J in ; les barbares s'enfuirent sans avoir combattu et on en
fit un grand carnage (Soei chou, chap. LXXXIV, p. 5 v°; Julien, op. cit., p. 75). Dans une autre expédition que les Chinois firent aussi en l'année 600, ils empoisonnèrent les cours d'eau, en sorte que les soldats et les animaux domestiques de Ta-t'eou périrent en grand nombre; les Tou-kiue, saisis de terreur, et croyant que le Ciel envoyait des pluies funestes pour les perdre s'enfuirent en déroute (Soei chou, chap. LI, p. 4 v°; Julien, op. cit., p. 77).
En 601, Ta-t'eou remporta une victoire signalée sur le général chinois Han Hong, prés de Tch'ang-ngan (= Si-ngan fou) (Soei chou, chap. LI I, p. 2 v°; Julien, op. cit , p. 79). 9).
En 603, plus de dix tribus, parmi lesquelles celles des T'ie-le ~ a~ des Se-kie
111 3~ des Fou-li-kiu ~ll jJ des Hoen des Sie-sa ibt des Apa
iV∎ / p)i7
Is111. Vbk des Pou-kou etc., se révoltèrent toutes contre Ta-t'eou et demandèrent à
venir se soumettre à la Chine. Tout le peuple de Ta-t'eou s'étant dispersé, (Ta-t'eou) s'enfuit dans l'ouest chez les T'ou-kou-hoen (Soei chou, chap. LI, p. 4 v°; Julien, op. cit., p. 82). — Les tribus mentionnées dans ce texte paraissent avoir toutes fait partie du groupe des Ouigours; en effet les T'ie-le, le Se-kie, les Hoen et les Pou-kou sont mentionnés par le T'ang chou, chap. CXLII, a, p. 1 r°) comme faisant partie des hordes dont l'ensemble constituait la nation des
Tölös, qui fut plus tard celle des Ouigours. Dans notre texte, les eit et les g
sont peut-étre respectivement identiques aux AI et aux Rij A (dont le vrai nom est
) cités aussi par le T'ang chou au nombre des hordes Tölös; quand aux 3 5iJ TI7 ils restent mystérieux. Mais en somme on voit que c'est la défection du groupe Ouigour
qui obligea Ta-t'eou à s'enfuir.
Après la fuite de Ta-t'eou chez les T'ou-kou-hoen en 603, nous n'entendons plus parler de lui; nous savons seulement que, lorsque, en 611, Tch'ou-lo kagan se rendit en Chine pour n'en plus revenir, les Tou-kiue occidentaux le remplacèrent par Che-koei kagan, petit-fils de Ta-t'eou (cf. p. 23).
Rappelons enfin que la notice sur le royaume de K'ang (Sogdiane) dans le Wei
chou (chap. CII, p. 9 vo), dans le Pei che (chap. XCVII, p. 11 v°) et dans le Soei chou (chap.
après que Ta-lo pien eut été fait prisonnier en 587, les Tou-kiue occidentaux avaient mis sur le trône Ni-li kagan; à la date de 592, nous trouvons ce personnage appelé «Ni-li kagan des
Tou-kiue de la région d'occident» itti 1:1 IJ —r-if (Soei chou, chap.
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