National Institute of Informatics - Digital Silk Road Project
Digital Archive of Toyo Bunko Rare Books

> > > >
Color New!IIIF Color HighRes Gray HighRes PDF   Japanese English
0306 Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1
Documents sur les Tou-kiue (Turcs) occidentaux : vol.1 / Page 306 (Color Image)

New!Citation Information

doi: 10.20676/00000256
Citation Format: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR Text

 

 

K

296   EDOUARD CHAVANNES.

duisait par le Wakhân et la vallée de Gilghit. Or cette route était inces-

samment menacée par les Tibétains pour qui elle était la voie naturelle de

pénétration en Kachgarie. Il n'y a donc pas lieu de s'étonner si le gouver-

nement impérial eut souvent à faire acte de présence dans ces régions.

Nous avons déjà vu que, en 720, il avait donné l'investiture au roi du

Wakhân, et que, en 722, il avait secouru le roi du petit Pou-lu (Gilghit)

menacé par les Tibétains 1). En 737, il attaqua les Tibétains près du

Koukou-nor pour faire une diversion qui délivrât le roi du petit Pou-lu

(Gilghitr), et, en 741, il nomma roi de ce pays un certain Ma-hao-lai,

frère aîné du roi défunt 3). En 742, il félicita le roi du Wakhân d'avoir

rompu avec les Tibétains pour se mettre sous sa protection 4).

Les Tibétains cependant continuaient leurs menées, et, à la mort de

Ma-hao-lai, roi du petit Pou-lu (Gilghit), ils réussirent à circonvenir son

successeur, à lui faire épouser une princesse tibétaine et à le placer en-

tièrement sous leur dépendance 5). A la suite de ce succès diplomatique,

plus de vingt royaumes situés au nord-ouest du petit Pou-lu furent assu-

jettis aux Tibétains; les tributs accoutumés ne parvinrent plus à la cour

de Chine. Il était nécessaire de tenter un grand effort pour reconquérir

le terrain perdu; on le fit en 747; cette année en effet est celle où

Kao Sien-tclie, général d'origine coréenne au service de la Chine, mena

à travers les Pamirs, au-delà des passes de Baroghil et de Darkot,

jusque dans la vallée de Gilghit, une expédition restée fameuse qui

obligea le roi du petit Pou-lu à se rendre à merci et qui couvrit de gloire

les armes chinoises s).

Ce succès cependant ne brisa pas toutes les résistances. En 749, le

j abgou du Tokharestan, Che - li - mang -kia - lo, réclama l'appui des troupes

impériales contre le roi de Kie-che, petit prince montagnard qui avait fait

alliance avec les Tibétains et qui interceptait les communications entre le

petit Pou-lu (Gilghit) et le Cachemire; Che-li-mang-kia-lo traçait le plan

d'une politique hardie qui aurait réuni ses états à l'empire chinois à travers

les Pamirs et la Kachgarie et qui aurait opposé une digue infranchissable

aux incursions tibétaines 7). Le deuxième mois de l'année 750, le général

Kao Sien-tche répondit à cet appel; il fut de nouveau vainqueur, emmena

prisonnier le roi de Kie-che, Pou-t'o-mo, et mit sur le trône son frère aîné

  1. Cf. p. 165, lignes 10-12 et p. 150, n. 5.

  2. Cf. p. 151, n. 2.

  3. Cf. p. 211-212 et p: 151, ligne 8, où Ma-hao-lai eat appelé Ma-lai-hi.

  4. Cf. p. 212-213.

  5. Cf. p. 151, lignes 8-12.

  6. Cf. p. 152, n. 1.

  7. Cf. p. 214-215.